Football L'Italie va-t-elle réussir à éviter le fiasco de 2018 ?

ATS

23.3.2022 - 10:10

Jamais l'Italie n'a manqué deux Coupes du monde consécutives: devancés par la Suisse dans les éliminatoires, les champions d'Europe de Roberto Mancini ont deux matches de barrages à gagner pour éviter un tel fiasco historique. L'Italie doit pour cela surmonter le traumatisme de la qualification manquée en 2018.

Di Lorenzo célébrant son goal face à la Lituanie en septembre dernier.
Di Lorenzo célébrant son goal face à la Lituanie en septembre dernier.
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«Notre objectif est de gagner le Mondial. Mais pour cela, il faut gagner ces deux matches», a lancé le toujours très optimiste sélectionneur italien, pour la première fois dos au mur en quatre ans de mandat avant la demi-finale de barrage contre la Macédoine du Nord, jeudi (20h45) à Palerme.

Pour espérer jouer la qualification mardi prochain au Portugal, chez Cristiano Ronaldo, ou en Turquie, l'Italie quadruple championne du monde doit d'abord éviter le trop-plein de confiance contre la 67e nation mondiale. Car le refrain des «Nuits magiques» qui a porté Giorgio Chiellini et les siens sur le toit de l'Europe l'été dernier a connu depuis plusieurs fausses notes.

L'Italie a vu sa série de trois ans d'invincibilité (37 matches) prendre fin, en Ligue des nations contre l'Espagne, et a surtout abandonné le billet direct pour le Mondial à la Suisse. La faute notamment à deux nuls contre la Suisse (0-0, 1-1) avec deux penalties ratés par Jorginho, devenu le symbole du retour à l'ordinaire azzurro, et un autre contre la Bulgarie (1-1).

Neuf rescapés de la Suède

Voilà comment cette Italie reine du nul – sacrée aux tirs au but à l'Euro – est contrainte d'en passer à nouveau par de périlleux barrages, comme il y a quatre ans, où elle avait échoué lors de sa confrontation en aller-retour contre la Suède (0-1, 0-0).

Une «apocalypse» pour tout le pays, privé de Mondial pour la première fois depuis 1958. Et une brûlure toujours vive pour neuf joueurs encore présents dans le groupe: Bonucci, Chiellini, Immobile, Belotti, Verratti, Insigne, Jorginho, Florenzi et Bernardeschi.

«Depuis le barrage de novembre 2017, le climat a changé, il y a plus d'enthousiasme et de confiance», a assuré mardi Marco Verratti. «Cela se comprend d'y repenser, mais la chose à laquelle ils devront surtout penser c'est la plus récente, la victoire à l'Euro», a pour sa part observé Mancini.

«On n'aurait peut-être pas dû se retrouver là, mais c'est le football», a ajouté un sélectionneur «confiant» dans ses joueurs, à l'origine l'été dernier «d'une victoire à laquelle personne, mais absolument personne, ne croyait».

Mancini ne s'inquiète pas de l'état psychologique de son gardien Gianluigi Donnarumma, dont le mois de mars a tourné au vinaigre au PSG avec son erreur contre le Real Madrid en Ligue des champions, ou du physique précaire de ses grognards aux 114 sélections, Giorgio Chiellini et Leonardo Bonucci, en phase de reprise et plutôt attendus pour l'éventuelle finale.

Immobile enfin rayonnant?

Le sélectionneur n'à qu'un leitmotiv pour aller au Qatar: «le jeu». Il faudra pour cela que l'Italie retrouve sa légèreté estivale, sans se laisser rattraper par la pression, dans un stade plein (30'000 spectateurs) pour la première fois en Italie depuis le début de la pandémie.

En l'absence de Federico Chiesa (saison terminée), il faudra surtout marquer. En comptant sur un Ciro Immobile enfin rayonnant sous le maillot azzurro. Sur la fraîcheur et les automatismes du trio offensif de Sassuolo Berardi-Scamacca-Raspadori. Ou encore sur la motivation de l'attaquant de Cagliari Joao Pedro, né au Brésil il y a 30 ans et appelé pour la première fois avec l'Italie, préféré à Mario Balotelli.

Il faudra enfin se méfier de cette Macédoine du Nord toujours capable d'exploit, même sans le «héros national» Goran Pandev, parti en retraite internationale: le petit pays de 2 millions d'habitants en avait réussi un énorme il y a un an, en Allemagne (2-1), avant de s'octroyer la 2e place du groupe devant la Roumanie et l'Islande.