Lugano et Saint-Gall auront faim de victoire dimanche en finale de la Coupe de Suisse à Berne. Les deux formations sont sevrées de titre depuis des décennies.
La dernière – et unique – victoire en Coupe de St-Gall remonte à 1969, et la dernière de Lugano à 1993. Depuis, les St-Gallois ont remporté le trophée de champion en 2000 mais c'est tout. Ces deux clubs de tradition méritent mieux.
Le public tessinois s'est réapproprié son équipe depuis, notamment, que Mattia Croci-Torti, un entraîneur du cru, est aux commandes. Plus de 9000 supporters du «peuple bianconero» sont attendus dans la capitale pour fêter une équipe par ailleurs toujours en course pour la 3e place en Super League. Si le public tessinois tend à bouder le Championnat (moins de 3000 spectateurs de moyenne), il se mobilise pour les grands rendez-vous.
Parcours aisé
St-Gall – qui sera soutenu par quelque 20'000 supporters – arrive le vent en poupe, porté par un deuxième tour de Super League lors duquel l'équipe de Peter Zeidler n'a perdu que trois de ses seize matches. Mais en Coupe, l'heure de vérité n'arrivera que dimanche.
Les «Brodeurs» n'ont eu aucun adversaire de Super League à éliminer pour arriver en finale, contrairement à Lugano qui a sorti YB et Lucerne. St-Gall n'a même eu qu'un seul adversaire de Challenge League à battre (Yverdon en demi-finale), sinon uniquement des équipes amateurs.
S'il a parfois de la chance au tirage, le FC St-Gall cale en outre souvent sur le terrain en Coupe. L'an dernier, il s'est incliné en finale contre Lucerne. Et le public averti se souvient de la fameuse finale de 1998 perdue contre le Lausanne-Sport entraîné par Georges Bregy. Les St-Gallois croyaient avoir partie gagnée après le doublé d'Edwin Vurens à la demi-heure de jeu et juste après la pause, d'autant que le même Vurens héritait d'un penalty à la 56e.
Mais le gardien du LS Martin Brunner arrêtait le tir et évitait 3-0. Le début d'un renversement de situation mémorable. Lausanne parvenait à égaliser puis Brunner retenait encore deux essais dans la séance de tirs au but. St-Gall, de fait, a perdu quatre de ses cinq finales de Coupe. Les attentes sont immenses en Suisse orientale.
Appétit aiguisé
Elles sont grandes au Tessin aussi. Le bon parcours en Championnat de Lugano a réveillé les appétits. Mercredi, Croci-Torti a aligné une équipe B contre Servette en Super League (2-2) pour ménager ses cadors.
Un scénario qui rappelle celui de l'an dernier pour St-Gall: trois jours avant la finale de Coupe contre Lucerne, Peter Zeidler a voulu épargner à ses meilleurs joueurs (Zigi, Fazliji, Quintilla, Duah, Stergiou, Babic, Stillhart, Görtler, Guillemenot, Ruiz, Lüchinger, Youan et Adamu) le long voyage vers Genève.
Il choisissait lui aussi de former une équipe B, qui battait néanmoins Servette 2-1. Et trois jours plus tard, les titulaires qui avaient été laissés au repos rentraient la tête basse de Berne après leur finale de Coupe manquée contre Lucerne.
Lugano affiche d'autant plus d'ambitions cette année que son nouveau propriétaire, le milliardaire américain Joe Mansueto, lui en donne les moyens. L'homme s'engage intelligemment, prenant soin de s'appuyer, dans l'encadrement, sur des personnalités du cru comme Croci-Torti et le directeur opérationnel Michele Campana. Dans l'optique de son futur stade, le Nuovo Cornardo, qui coûtera près de 400 millions de francs avec encore une salle de sport, il serait bon de marquer le coup.