Football Salaire impayé à une joueuse enceinte : Lyon passe à la caisse

AFP

17.1.2023 - 20:36

L'Islandaise Sara Bjork Gunnarsdottir a révélé mardi que son ancien club de Lyon ne l'avait pas payée totalement lors de sa grossesse en 2021. Une perte de salaire qu'elle a fait rétablir par le Tribunal du football de la FIFA.

Sara Bjork Gunnarsdottir n’avait pas été totalement payée lors de sa grossesse.
Sara Bjork Gunnarsdottir n’avait pas été totalement payée lors de sa grossesse.
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Keystone-SDA, AFP

Dans une décision de la chambre de résolution des litiges du tribunal de l'instance datant de mai 2022, consultée mardi par l'AFP, l'Olympique lyonnais a été condamné à verser environ 82'000 euros (81'600 francs) à la joueuse islandaise, dont le salaire avait brusquement chuté à partir d'avril 2021 et jusqu'à la naissance de son fils, en novembre 2021.

«Cela fait partie de mes droits et cela ne peut pas m'être contesté, même par un club aussi grand que Lyon», martèle la joueuse de 32 ans dans une tribune publiée par la plateforme The Players' Tribune. Ce succès devant la FIFA «sonne comme une garantie de sécurité financière pour toutes les joueuses qui veulent avoir un enfant durant leur carrière», ajoute celle qui évolue désormais à la Juventus Turin.

Le syndicat mondial des joueurs (Fifpro), qui a accompagné la joueuse dans ses démarches judiciaires, a souligné une «décision historique», «la première de ce type depuis la mise en place des règlements de la FIFA en matière de maternité, en janvier 2021».

La FIFA a en effet mis en place différentes mesures censées protéger les joueuses décidant d'avoir un enfant au cours de leur carrière, imposant par exemple aux clubs de proposer un congé maternité «d'au moins 14 semaines, dont huit après la naissance», rémunéré «au minimum les deux tiers du salaire contractuel» de la joueuse.

Dans le cas de Sara Bjork Gunnarsdottir, la joueuse n'avait reçu, selon la décision du tribunal de la FIFA, qu'environ 27'000 euros nets sur les 109'000 euros initialement dus.

Proposer un emploi alternatif

Bien qu'elle ait passé sa grossesse en Islande en accord avec son club, ce dernier avait également «la responsabilité de lui proposer un emploi alternatif» compatible avec sa grossesse, selon la décision, sans quoi il ne pouvait pas se soustraire au paiement de son salaire intégral jusqu'au début du congé maternité.

«La FIFA nous reproche aujourd'hui de ne pas avoir proposé un autre travail à Sara Bjork Gunnarsdottir durant son arrêt maladie puis son congé maternité alors qu'en parallèle la loi nous l'interdit en France et que la joueuse nous avait demandé expressément de pouvoir retourner vivre en Islande, ce que nous avons accepté», a réagi l'Olympique lyonnais dans un communiqué mardi.

«Nous sommes fiers d'avoir compté Sara Bjork Gunnarsdottir dans l'effectif de l'Olympique lyonnais. Nos chemin se sont séparés pour des raisons purement sportives. Si elle souhaite nous aider aujourd'hui à faire évoluer davantage le droit français, nous serions heureux de pouvoir l'impliquer dans nos démarches aux côtés d'Amel Majri pour permettre à toutes les athlètes de vivre pleinement leur grossesse ainsi que leur retour à la compétition», ajoute le club.

La latérale ou ailière gauche de l'OL Amel Majri, 29 ans, est devenue en juillet 2022 la première internationale française en activité à avoir un enfant. Blessée gravement au genou gauche en octobre 2021 avant sa grossesse, elle a rejoué en championnat samedi après plus de quinze mois d'absence.