Sept buts contre Chelsea, huit contre Barcelone, neuf victoires en neuf matches de Ligue des champions: le Bayern Munich a piétiné tous ses adversaires en cette fin de saison. Lyon, Petit Poucet des demi-finales, n'aura rien à perdre ce mercredi contre l'ogre bavarois (21h00 sur Teleclub et RTS Deux).
«Le Bayern a donné une leçon de football contre le Barça, dans tous les domaines: le pressing haut, la possession, le travail sans ballon», reconnaît le directeur sportif lyonnais Juninho.
«Mais si on regarde bien le match, ajoute-t-il, le Barça a eu des occasions, avant que ça déroule. Il a manqué au Barça cette agressivité, cette humilité. Je pense qu'on devra faire plus dans ces domaines.»
Pour Lyon, le match référence sera le quart de finale contre Manchester City, remporté 3-1 contre une équipe qui passait aussi pour un favori de ce «Final 8». «Si on joue comme ça, on peut battre n'importe quelle équipe», veut même croire Juninho.
Reste qu'il faudra être très fort pour éviter une déroute contre un «Rekordmeister» au sommet de son art, où toutes les stars sont fondues dans un collectif qui fonctionne comme une arme à onze lames (six buteurs et huit passeurs décisifs différents lors du 8-2 contre Barcelone).
Plus de 4 buts par match
Le Bayern a non seulement remporté chez lui la Coupe d'Allemagne et le Championnat, mais présente aussi et surtout des statistiques effrayantes en Ligue des champions: d'abord un record absolu en phase de poule avec 18 points sur 18 possibles et une différence de buts de +19 (24 marqués, cinq encaissés). Et au passage un premier carton sur la pelouse du finaliste de la saison passée Tottenham, humilié 7-2 en octobre.
Après les amuse-gueule, c'est Chelsea, quatrième de Premier League, qui a volé en éclats 3-0, 4-1 en 8e de finale. Avant le carton de la décennie contre le grand Barcelone de Lionel Messi. Et pour l'instant une moyenne de... 4,33 buts par match en C1. Du jamais-vu à ce niveau!
me 19.08. 19:55 - 01:00 ∙ blue Sports Live ∙ Le direct: Olympique Lyonnais - FC Bayern Munich
L'événement est fini
L'état d'esprit entre les deux équipes est également différent. Alors qu'on a vu l'explosion de joie des Lyonnais dans le vestiaire après la victoire contre Manchester, les Allemands sont restés sobres. «Il n'y avait pas d'ambiance de fête» après le match, a raconté Karl-Heinz Rummenigge, le patron du Bayern, «juste après, tout le monde était déjà reconcentré sur la prochaine étape».
«Lyon défend avec son coeur»
La machine de guerre bavaroise s'efforce donc de faire preuve du plus grand respect pour le septième de la Ligue 1 française, qui achève une saison globalement ratée, mais compensée par ses exploits européens de ces derniers jours: l'élimination de la Juventus de Cristiano Ronaldo en 8e (1-0, 1-2) et de Manchester City en quart (3-1), qui lui valent le surnom de «terreur des favoris» dans la presse allemande.
«Lyon est une équipe qui défend avec son coeur et qui peut toujours placer des piques grâce à ses attaquants très rapides», analyse encore Rummenigge, double Ballon d'Or (1980-81), «nous ne devons pas croire que nous allons avoir une demi-finale facile».
«Il va falloir être très concentrés», renchérit le capitaine Manuel Neuer, «les erreurs peuvent être très vite punies et on peut se retrouver rapidement dehors».
Jérôme Boateng, l'expérimenté défenseur central, vainqueur de l'épreuve en 2013 et champion du monde après un autre match historique, la victoire 7-1 contre le Brésil en demi-finale du Mondial 2014, assure aussi qu'il faut faire table rase de Barcelone: «Nous savons que ce résultat ne va pas se répéter tous les jours, et qu'on ne peut rien s'acheter avec. C'est très clair».
Le rêve de Boateng est de décrocher un deuxième triplé Coupe-Championnat-Ligue des champions après celui de 2013, jusqu'ici le seul de l'histoire du club. Manuel Neuer, David Alaba et Thomas Müller sont les trois autres rescapés du triomphe de 2013. Sauf blessure de dernière minute, ils seront tous titulaires mercredi contre Lyon.