Entre un Sion toujours chapeauté par son président Christian Constantin et un Servette dauphin de Young Boys, le derby de dimanche (16h00/blue Sports) sentira tout de même un petit peu la poudre. A Tourbillon, chacun trouvera ses raisons de l'emporter.
Servette a un compte à régler. Depuis son retour en Super League à l'été 2019, il n'a pas battu une seule fois l'un de ses meilleurs ennemis. Lausanne ? Trois matchs, un nul et deux défaites. Avec Sion, son éternel rival, c'est bien pire: six confrontations, quatre partages des points et deux revers. L'heure de passer un cap.
Le moment est bienvenu pour les Grenat. Deuxièmes du championnat, restant sur trois victoires consécutives, les Genevois ont atteint un pic de forme qui leur a longtemps fait défaut durant la saison. Avec moins de blessés qu'à un certain moment, Servette vit une période détendue. Mais avec la ferme ambition de conserver cette place de dauphin qu'il n'avait plus occupée depuis 2003.
Le pragmatisme grenat
«Quand on est devant, c'est plus facile pour défendre une place», faisait remarquer Alain Geiger après le succès 2-1 contre Bâle la semaine dernière. Et c'est aussi sans doute plus aisé de se lâcher et déployer un jeu qui n'a pas toujours été aussi enthousiaste que prétendu. Car le Servette version 2020-21 est un Servette aux principes cardinaux peu clairs.
Même quand Geiger prétend que «ce qui nous réunit, c'est toujours de bien jouer», son équipe ne l'a pas toujours reproduit. Ses trois victoires de la semaine passée révèlent surtout une équipe qui a accepté un certain pragmatisme.
di 14.03. 15:10 - 20:00 ∙ blue Sports Live ∙ Le direct: FC Sion - Servette FC
L'événement est fini
Maîtres des coups de pied arrêtés lorsqu'il a fallu battre Zurich (3-1 le 27 février), compacts et attentistes pour tenir un succès à Saint-Gall (1-0 le 3 mars) ou particulièrement joueurs pour surclasser un Bâle passif, les Servettiens ont apporté la preuve qu'ils pouvaient utiliser plusieurs approches différentes selon l'adversaire.
Mais pour battre Sion, la question se veut un peu plus complexe. Au-delà du principe même de derby (sans public, la donne varie), il y a un Sion imprévisible. Jusqu'au nom de l'entraîneur. Dimanche dernier, à Lausanne, c'est Christian Constantin qui a délivré ses consignes dans la zone technique sédunoise. Partie remise ce dimanche ?
Avec Constantin toujours sur le banc
En effet. Le président valaisan a confirmé à Keystone-ATS sa présence sur le banc contre Servette. Même si, entre-temps, il a dû nommer officiellement Ugo Raczynski au poste d'entraîneur intérimaire pour les semaines à venir.
L'ancien entraîneur de Martigny, coach des M16 sédunois depuis décembre, doit principalement permettre à Sion de respecter la réglementation de la Swiss Football League. Titulaire du Diplôme UEFA A, il peut s'asseoir sur un banc de Super League durant les 21 jours dont dispose son président pour trouver un technicien en possession de l'UEFA Pro.
Nul doute donc que Christian Constantin aura une influence certaine dans les choix qui seront faits dimanche. Ceux qu'il a effectué à la Tuilière la semaine dernière lui ont donné raison, avec ce succès 3-1. A savoir un bloc bas, renforcé et qui puisse se projeter par instant. Cela avait fonctionné et Lausanne avait éprouvé des difficultés certaines à trouver la faille. Surtout, les Vaudois avaient buté sur un Sion qui avait retrouvé une âme.
C'est bien sur cela dont les Valaisans devront se reposer pour ce dernier tiers de la saison. Contre Lausanne, ils se sont battus comme rarement cette saison, durant laquelle ils cherchaient surtout à appliquer les principes de Fabio Grosso. La méthode est donc différente. Et il n'est pas impossible que ce soit celle qui fonctionne le mieux lorsqu'il s'agit d'aborder un derby. Servette est prévenu.