Conference League Marseille entre deux eaux, à Bâle d'en profiter

ATS

10.3.2022 - 06:00

Marseille bouillonne, la grogne commence à monter du côté de la Canebière. Avant d'accueillir Bâle jeudi en match aller de la Conference League, l'OM n'affiche pas la sérénité des grands jours, si tant est que cet état puisse exister dans cette ville folle de foot.

Le coach Jorge Sampaoli dans le viseur des supporters marseillais.
Le coach Jorge Sampaoli dans le viseur des supporters marseillais.
Keystone

Keystone-SDA, ATS

Jusqu'à il y a peu, tout allait relativement bien pour l'équipe de l'imprévisible Jorge Sampaoli. Mais la perte de la 2e place en Ligue 1, dimanche, après la défaite douloureuse à domicile contre Monaco (1-0) a déclenché des sifflets, la colère des supporters et des torrents d'insultes contre les joueurs. Sur ses trois derniers matches de Championnat, Marseille n'a marqué qu'un point et un seul but.

Déroutant

Jorge Sampaoli n'échappe pas aux critiques. Le déroutant coach argentin, comme l'évoque le quotidien L'Equipe en ce début de semaine, déboussole ses joueurs en changeant constamment de système. Depuis le début de saison, en 39 matches disputés, il a modifié 14 fois son alignement.

Les joueurs doivent parfois évoluer à un poste qui n'est pas le leur, et l'animation offensive en pâtit. Marseille n'a plus l'allant du début de Championnat. Mais sa 3e place reste convenable et suffit à faire de l'équipe la favorite dans son duel contre Bâle.

Cela d'autant que la valeur de l'effectif phocéen est plus de quatre fois supérieure à celle de son adversaire rhénan, selon les données de transfertmarkt.de. Elle est estimée à 250 millions d'euros. L'OM ne manque pas de joueurs de qualité mais doit faire attention: le club n'est pas loin de vivre au-dessus de ses moyens. L'UEFA l'a dans le viseur.



Stérile

A petit feu, un début de crise couve depuis plusieurs semaines. La relégation d'Europa League en Conference League en décembre a été dure à avaler. D'autres revers se sont ajoutés, comme l'élimination en quarts de finale de Coupe de France en février et un passage à vide – série en cours – en Championnat.

La «sauce» Sampaoli semble ne plus prendre. Au spectacle offensif de début de saison a succédé un football fait de passes improductives. La possession du ballon de 60 à 70% pour les Marseillais génère peu d'occasions et provoque beaucoup d'impatience.

L'ossature de l'OM, sur l'échelle de la continuité, reste assez fragile. Une bonne partie des joueurs sont sous prêt, comme Matteo Guendouzi et William Saliba (qui appartiennent à Arsenal) ou Cengiz Ünder (AS Rome). Le joueur le mieux coté sur le marché, le Sénégalais de 22 ans Boubacar Kamara, devrait s'en aller, libre de droits, à l'été.

Le souci de la durée n'est pas la caractéristique première de ce club, en particulier ces dernières années depuis la prise de contrôle du milliardaire américain Frank McCourt. Les changements sont fréquents de tous côtés, de l'entraîneur aux joueurs en passant par la direction sportive. L'équipe peut cependant s'appuyer sur son meneur de jeu Dimitri Payet, pilier efficace depuis six ans.

Fluctuant

Le tempérament brûlant sinon excessif de Jorge Sampaoli a dans un premier temps bien plu aux supporters, ravis de le voir s'agiter avec passion sur la ligne de touche dans la mesure où les résultats et le jeu étaient au rendez-vous. Pendant plus d'un an, l'attelage a bien fonctionné. Le style attractif de l'équipe et l'aura du coach ont souvent permis de gommer les erreurs individuelles.

Mais le calme (relatif) a passé. Sampaoli ne s'en plaint pas: «C'est normal d'être sifflé. Les supporters veulent que nous gagnions.»

Le dernier grand titre du club remonte au sacre en Championnat en 2010, sous Didier Deschamps. Cette saison, l'OM n'a plus que la Conference League à quoi s'accrocher. A Bâle de tirer profit de la fébrilité marseillaise.