L'enquête ouverte en 2015 en Suisse contre Sepp Blatter pour un paiement sans trace écrite de 2 millions de francs à Michel Platini a été étendue à ce dernier pour des soupçons de «complicité de mauvaise gestion et détournement» selon des documents de justice.
Dans un courrier en date du 5 juin et signé du procureur Thomas Hildbrand, le parquet fédéral a décidé d'étendre son enquête à Michel Platini, pour des soupçons de «complicité de mauvaise gestion, détournement et de faux».
L'ancien patron de l'UEFA a désormais le statut d'«accusé». Contactés, ni Michel Platini ni son avocat Vincent Solari n'avaient réagi vendredi après-midi. De son côté, Sepp Blatter a indiqué qu'il était convoqué dans cette affaire par M. Hildbrand «pour être interrogé le 1er septembre». Selon l'ancien président de la FIFA, toujours suspendu, M. Platini est lui convoqué par la justice suisse le 31 août.
La justice avait ouvert une procédure pénale en septembre 2015 visant Sepp Blatter, à l'origine d'un paiement controversé en 2011 de 1,8 million d'euros, sans contrat écrit, à Platini, pour un travail de conseiller achevé en 2002. «Le Monde» avait révélé fin mai 2018 un courrier envoyé par un procureur suisse aux avocats de Platini, selon lequel «en l'état», la présente procédure n'était «pas menée à l'encontre» de l'ancien capitaine de l'équipe de France.
Mais cette annonce avait été tempérée le lendemain par le Ministère public suisse (MPC), précisant que la procédure visant Blatter et dans laquelle Platini avait été entendu en tant que témoin assisté n'était «pas définitivement terminée».
Ce paiement suspect de 2 millions de francs a valu à Blatter comme à Platini une suspension de plusieurs années, qui a empêché l'ancien président de l'UEFA de briguer la présidence de la FIFA. La suspension de Platini a été confirmée par le TAS qui l'a réduite à 4 ans, puis par le Tribunal fédéral et enfin par la Cour européenne des droits de l'Homme.