Rassurez-vous: Young Boys va bien. Une quatrième Super League consécutive est largement à la portée des Bernois, même si ceux-ci sont troisièmes avant de recevoir Lucerne dimanche (16h00).
Le championnat est encore jeune. Saint-Gall est en tête, Lausanne en embuscade avec deux points de retard et Young Boys n'est que troisième parce qu'il a une moins bonne différence de buts que les Vaudois. Et il y a déjà là une première information en soit: le LS est devant certes, mais les statistiques avancées disent qu'il a surtout beaucoup plus de réussite qu'YB.
La lecture des «Expected Goals» (les «buts attendus», calculés en fonction de la qualité des tirs tentés par chaque équipe) révèle en effet que Young Boys est, après quatre journées seulement, l'équipe qui est la plus productive offensivement en Super League. Problème: elle manque terriblement de réussite, puisque sur les presque neuf buts qu'elle aurait dû inscrire, elle n'en a mis que trois.
Au LS, par exemple, c'est le contraire. Si le modèle se vérifie, il faut s'attendre à ce que la tendance s'inverse. Bref, YB est sur le bon chemin et même s'il a concédé deux 0-0 depuis le début de saison (à Sion et à Servette), il a à chaque fois été mal servi.
Une équipe qui fait mal
Cela a aussi été le cas jeudi soir, en Europa League. Face à l'AS Rome, les Bernois ont beau avoir perdu 2-1 après avoir mené au score, ils ont fait preuve d'une énergie et d'une envie d'agir sur la rencontre qui est à louer. Leur pressing très haut a traduit une certaine ambition, une volonté de pousser à la faute un adversaire à la réputation autre que tout ce que la Super League peut proposer à l'équipe de Gerardo Seoane.
Mais l'équipe de la capitale n'en a eu cure, choisissant de jouer comme elle le fait d'habitude en championnat: «Le plan de jeu est différent à chaque match, rappelait jeudi l'entraîneur des champions de Suisse. Mais si tu ne joues pas face à une grosse équipe, tu finis par te faire balader. Alors nous avons décidé d'aller les chercher, d'aller de l'avant. Même si ce sont des bons joueurs, ce sont des humains et en les mettant sous pression, on provoque des erreurs.»
Cette intensité n'est pas nouvelle au Wankdorf. YB est une équipe qui fait mal, qui choisit l'impact avant de plancher sur le système à adopter. A trois derrière comme jeudi ou à quatre, avec un, deux ou trois attaquants, la ligne reste identique: faire mal, dans le bon sens du terme. YB cherche les duels, les joue et les gagne le plus souvent. C'est une broyeuse qui vise à faire craquer physiquement l'adversaire. Si Servette a résisté il y a une semaine, il le doit en grande partie aux arrêts de son gardien Jérémy Frick, même si les Genevois savent mieux contenir YB que d'autres.
Une approche qui s'étoffe?
Pas pour autant que le SFC avait trouvé le moyen de faire mal à la défense bernoise. En Super League ou contre la Rome, celle-ci a jusque-là concédé très peu, presque rien en championnat (un but encaissé). Le travail des attaquants y est pour beaucoup: là est peut-être la nouveauté que Seoane est en train d'amener pour cette saison. Le pressing se veut plus marqué, presque individuel par instants, avec un bloc plus haut.
Une façon d'étoffer le triple champion de Suisse en titre, qui avait frisé le code l'an dernier avec la concurrence de Saint-Gall. Ce n'est pas malvenu, c'est même prometteur, surtout face aux équipes joueuses. Contre le Lucerne de Fabio Celestini, volontiers adepte des sorties de balles réfléchies et soignées, cela peut avoir valeur d'un test supplémentaire. Le jeu va dans le bon sens, les résultats viendront d'eux-mêmes. Les statistiques l'attestent.