Favre "Nous avons laissé échapper des points qui ont coûté très cher"

ATS

14.8.2020

Si proche à la fois mais si inaccessible aussi: telle est l'impression laissée par le Borussia Dortmund à Bad Ragaz pour un camp d'entraînement d'une pleine semaine placé bien sûr sous le signe du Covid-19.

Lucien Favre entamera sa troisième saison à la tête du Borussia Dortmund.
Lucien Favre entamera sa troisième saison à la tête du Borussia Dortmund.
Keystone

Ainsi, toutes les séances d'entraînement se déroulent à huis clos avec la seule présence de la presse forte de... 27 journalistes chargés de coller à l'actualité du BVB. On devine toutefois sur une petite colline à l'extrémité du stade quelques supporters qui tentent de ne rien manquer de l'exercice supervisé par Lucien Favre du haut d'une tribune en grue. «Ce sont nos fans les plus fidèles. Ils sont là à chaque camp, ici à Bad Ragaz mais aussi l'hiver à Marbella», glisse Lucien Favre.

Un service de sécurité aux aguets

Dans la cité thermale saint-galloise qui aurait dû accueillir l'équipe de Suisse au printemps dernier avant l'Euro 2020, Lucien Favre a désormais ses habitudes. Le coach vaudois n'hésite pas ainsi à se rendre à l'entraînement sur son vélo, sous la surveillance d'un service de sécurité aux aguets. «Depuis l'attentat à la bombe au printemps 2017, le club est extrêmement sensible à la question», souligne l'entraîneur.

Le service de sécurité laisse toutefois une certaine marge de manoeuvre au technicien vaudois lequel, une fois reconnu sur son vélo, est heureux de saluer et de remercier les supporters les plus fidèles qui ont entrepris le déplacement depuis Dortmund et de converser aussi en français avec des promeneurs qui lui ont rappelé les belles heures de son passage à la tête d'Yverdon. «Il y a 20 ans déjà, soupire-t-il. Ce fut une très belle expérience.»

Sur le plan des mesures sanitaires, les 90 personnes qui composent la délégation du BVB ont déjà été testées à deux reprises depuis leur arrivée à Bad Ragaz dimanche dernier. La distanciation sociale a, par ailleurs, été pleinement respectée lors de la journée de vendredi consacrée à la presse suisse. En quelques minutes, l'observateur sent poindre une immense différence – un autre monde en fait – entre la Bundesliga et la Super League en ce qui concerne la question du Covid-19. On comprend pourquoi le restart de la Bundesliga s'est, lui, déroulé sans heurt.

La nouvelle saison débutera le 19 septembre pour le Borussia Dortmund avec la venue du Borussia Mönchengladbach dans un choc au sommet qui donnera le ton. Même si le Bayern endossera une fois encore le rôle du grandissime favori, Lucien Favre et le Borussia Dortmund veulent croire que leur heure peut enfin sonner. Deuxième en 2019 et en 2010, le BVB doit toutefois, selon son gardien Roman Bürki, gagner en constance. «La saison dernière, nous avons laissé échapper des points qui ont coûté très cher sur nos fins de match à Fribourg et à Francfort, se souvient le Bernois. Ce genre de mésaventure n'arrive pratiquement jamais au Bayern Munich.»

Les deux pépites de 17 ans

A défaut d'avoir frappé un grand coup sur le marché des transferts, le BVB semble, pour l'instant, avoir verrouillé l'avenir de Jadon Sancho qui a prolongé son contrat jusqu'en juin 2023. L'Anglais sera à nouveau l'un des atouts maîtres d'une formation qui misera toujours sur la puissance d'Erling Haland. La jeunesse des deux hommes – ils sont tous âgés de 20 ans – suscite autant de promesses que d'inquiétudes dans la mesure où, par exemple, rien ne remplace au Bayern l'expérience d'un Robert Lewandowski. Mais on le sait, le BVB a pris le pari de la jeunesse avec le formateur hors-pair qu'est Lucien Favre.

Le club a ainsi posé 25 millions d'euros sur la table pour attirer la pépite de 17 ans Jude Bellingham. «Même s'il sort d'une saison éprouvante à Birmingham en Championship (ndlr: D2), il a déjà eu le temps de montrer de belles choses», se félicite Lucien Favre. L'entraîneur vaudois a, pour finir, les yeux qui brillent encore plus à l'évocation d'un autre joueur de 17 ans, l'Américain Giovanni Reyna qu'il a lancé dans le grand bain en début d'année. «Lui, c'est très fort, dit-il. Il respire le foot.» Si Lucien le dit...

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