La police régionale catalane a annoncé lundi avoir procédé à plusieurs "arrestations" après ses perquisitions au siège du FC Barcelone.
A six jours de l'élection d'un nouveau président, la police a perquisitionné lundi le siège du FC Barcelone. Elle interpellé plusieurs personnes dont, selon des médias, son ancien président Josep Maria Bartomeu.
Les agents du département des délits économiques des "Mossos d'Esquadra", la police régionale catalane, ont investi lundi matin les bureaux du club situés au Camp Nou, a affirmé à l'AFP un porte-parole des Mossos.
"Nous sommes en train d'effectuer une opération", a précisé ce porte-parole avant d'ajouter un peu plus tard que des "interpellations" avaient été effectuées dans ce cadre. Le Barça s'est contenté de souligner pour sa part que la police était venue au siège du club catalan dans la matinée.
Ce coup de théâtre intervient au moment où l'équipe connaît un regain de forme en Liga après des mois de crise sportive, dont le point d'orgue a été la gifle infligée à domicile par le Paris SG en Ligue des champions le 16 février (1-4).
Le porte-parole de la police régionale catalane s'est, en revanche, refusé à communiquer les identités des personnes interpellées mais, selon plusieurs médias - dont la radio Cadena Ser, très bien informée généralement sur les affaires du club blaugrana -, M. Bartomeu en fait partie.
La Cadena Ser assure aussi que le directeur général en place, Oscar Grau, et le directeur juridique, Roman Gomez Ponti, ont également été interpellés.
"Barçagate"
Contactées par l'AFP, les autorités judiciaires se sont réfugiées derrière le secret de l'instruction mais ont tout de même confirmé que la magistrate ayant ordonné ces perquisitions était celle qui enquêtait sur le scandale du "Barçagate".
Cette affaire a éclaté il y a un an après une enquête de la Cadena Ser sur une campagne présumée de calomnies contre des figures du Barça (comme la star Lionel Messi ou le défenseur Gerard Piqué) sur les réseaux sociaux, orchestrée par une entreprise travaillant pour le club.
La presse avait alors souligné que le but de cette campagne était d'améliorer l'image de Josep Maria Bartomeu, les personnes visées étant toutes critiques à l'égard du président, qui a démissionné le 27 octobre dernier.
La radio avait montré que le club avait versé un million d'euros en six factures distinctes à cette entreprise, I3 Ventures, avec qui le Barça a depuis coupé les ponts. Soit un montant six fois supérieur aux prix du marché, selon la presse.
Le club avait alors catégoriquement démenti toute campagne de diffamation.
"Les a-t-on chargés de surveiller les réseaux sociaux ? La réponse est oui. Les a-t-on chargés de discréditer des personnes ou institutions sur les réseaux sociaux ? La réponse est non. Et nous poursuivrons tous ceux qui nous accusent de cela", s'était alors défendu Bartomeu.
Critiqué par une large frange des supporters, joueurs et membres du club, Josep Maria Bartomeu avait fini par démissionner fin octobre au terme d'une longue crise, avec tout son comité de direction.
Resté six ans et demi à la tête du Barça, il était passé près de perdre la légende vivante Lionel Messi qui avait fait savoir fin août qu'il souhaitait résilier son contrat "unilatéralement", déçu par les résultats de son équipe et plus encore par les décisions de ses dirigeants qui ont notamment choisi de se séparer de son grand ami Luis Suarez.
Ces perquisitions et ces interpellations interviennent à six jours des élections pour la présidence du club prévues dimanche, où les socios (supporters-actionnaires) seront appelés à choisir entre Joan Laporta, Toni Freixa et Victor Font pour succéder à Bartomeu.