Invité dans l’émission «Match après match» dimanche, Pablo Iglesias est revenu sur la situation que traverse le Lausanne-Sport. L’ancien directeur sportif du club vaudois peine à comprendre le chemin emprunté par le LS.
C’était le 4 juin 2020. A cette date, le FC Lausanne-Sport se séparait - un peu à la surprise générale - de son directeur sportif Pablo Iglesias. Depuis, presque deux années sont passées et le club vaudois est au plus mal, tant d’un point de vue sportif qu’identitaire. Le LS pointe ainsi à la dernière place du classement de Super League et ne semble plus pourvoir éviter la relégation.
Une situation qui peine Iglesias. «Mon sentiment aujourd’hui ? Plus de la désolation et de la tristesse pour les supporters et les sponsors. Il y a toute une atmosphère qui est dommageable, surtout par rapport au nouvel outil de travail (le stade de La Tuilière)», a ainsi expliqué le Suisse de 50 ans, invité sur le plateau de «blue Sports» dimanche soir.
«Maintenant, je pense qu’il faut être dedans (le club) pour connaître toutes les raisons de ces résultats. C’est vrai que, à l’époque où j’étais en place, les objectifs étaient très clairs : il y a avait la remontée, la planification de carrière de tous les jeunes du Team Vaud et nationaux et surtout la professionnalisation de l’ensemble du club.»
Cette vision précise de l’époque semble aujourd’hui beaucoup plus difficile à dessiner. Les supporters lausannois, dont certains demandent notamment depuis désormais un certain temps la démission du directeur sportif Souleymane Cissé, peinent à comprendre les choix de la direction actuelle. Une incompréhension que rejoint également Pablo Iglesias.
«C’est aujourd’hui, pour moi, mon grand regret. Je n’arrive pas à lire, depuis la décision de juillet 2020, exactement quel est l’objectif final, s’il est économique, projet jeune ou sportif. Et c’est plus que regrettable. Un être humain normalement constitué ne peut pas se réjouir de ce qui arrive aujourd’hui à Lausanne. C’est quand même le patrimoine du football suisse. Il fait partie de cet environnement, de ce panorama», a-t-il alors estimé.
«Vous avez besoin d’un équilibre pour de la performance sportive»
Pour ce dernier, le Lausanne-Sport a oublié son identité vaudoise. «En tout cas, c’est qu’il laisse transparaître. On pourrait l’imaginer comme ça, vu de l’extérieur.» Selon Iglesias, la formation bleue et blanche a perdu son noyau de joueurs, qui lui avaient permise de trouver un équilibre entre la jeunesse (Andy Zeqiri, Dan Ndoye, ...), les joueurs clés (Alexandre Pasche, Nicolas Gétaz, ...) et les tauliers du club (Christian Schneuwly par exemple).
«C’est cette équilibre que vous avez dans une entreprise, et là vous pouvez associer le football à l’entreprise. Vous avez besoin de cette équilibre pour de la performance sportive, pour autant que l’objectif soit sportif évidemment», a ainsi conclu Pablo Iglesias.