Déplacement à Thoune dimanche, réception de Sion mercredi. En l'espace de quatre jours, Neuchâtel Xamax pourrait anéantir tous ses espoirs de maintien. Mais il veut s'accrocher à ceux qui lui restent.
«Le classement est très serré. Et ça, c'est déjà une raison d'y croire.» Stéphane Henchoz se veut pragmatique et se fie à la réalité mathématique. Sion est huitième avec 27 points, Thoune neuvième avec 25 et Xamax dernier avec 23. Bref, revenu lundi après-midi à la Maladière, le nouvel entraîneur neuchâtelois a de quoi entretenir la lueur d'espoir qui anime encore son équipe.
Mais une semaine capitale à deux défaites rendrait bien hypothétique une issue de championnat favorable. C'est le scénario du pire. Il n'est pas plus probable que d'autres. A vrai dire, Xamax pourrait très bien sortir de ces deux matchs avec une forme de statu quo. Car Henchoz peut également s'accrocher à d'autres constats plus rassurants. A commencer par le match nul 1-1 obtenu contre Zurich pour son premier match.
«Nous n'allons pas gagner 3 ou 4-0»
«Mardi soir, face à une équipe du FCZ qui marche bien, la performance globale a été bonne, souligne l'ancien coach de Sion. On aurait pu prendre trois points, mais on doit construire là-dessus en améliorant ce qu'on peut améliorer. Il faut aussi se dire que les adversaires que nous allons affronter sont des équipes contre qui on peut prendre des points si on reproduit les mêmes prestations.» Les «Rouge et Noir» auraient en effet pu remporter une victoire bienvenue face à l'équipe de Ludovic Magnin. Mais comme trop souvent ces derniers temps, ils ont encaissé un but très rapidement alors qu'ils menaient au score.
Pour une équipe comme Xamax, cela est forcément embêtant. «Nous savons très bien que nous n'allons pas gagner 3 ou 4-0, mais 1-0, ça nous suffit, souligne Raphaël Nuzzolo. Il faut que l'on parvienne à ne pas encaisser de but et garder notre avantage. Ce sont là des choses à faire en équipe pour obtenir le maintien.» Pour l'attaquant aux 100 buts en championnat sous les couleurs neuchâteloises (il a reçu un maillot spécial en cet honneur de la part du club et de ses coéquipiers vendredi), le changement d'entraîneur est une manière d'y arriver: «Avec Stéphane (Henchoz), on travaille différemment. Son exigence nous fait du bien. C'est la bonne personne pour régler ces petits détails qui font gagner ou perdre. On espère que cela va porter ses fruits défensivement, de manière à ne pas répéter les erreurs commises ces derniers matchs.»
Pas de changement de système
Car les Neuchâtelois ont certaines garanties qui ne sont pas données à tous: un état d'esprit, comme toujours, mais également une approche avec la balle qui a enfin trouvé son équilibre. Les longs ballons restent de temps en temps nécessaires pour les défenseurs, mais la maîtrise du milieu de terrain et de la largeur permet de contrôler certains temps de jeu et de créer des espaces. Ce n'est pas tant sur ce secteur qu'ils doivent se concentrer. «De toute façon, à sept journées de la fin, la progression est moins importante, écarte Nuzzolo. Peu importe comment, il faut des résultats.» Limpide.
La méthode Henchoz semble le convaincre. Celui-ci peut d'ailleurs bénéficier de cinq jours entre Zurich et Thoune. Un luxe, dans ce calendrier infernal. Et surtout un laps de temps opportun pour mettre sa patte. «Même si on est surtout dans la gestion, on a pu profiter de vingt ou trente minutes à chaque séance pour faire du travail tactique. Mais il faut que l'on fasse mieux en termes d'agressivité et d'intensité», mentionne l'ancien défenseur.
De là à changer de système? «Non, ce n'est pas le moment de tout chambouler. L'équipe n'est pas larguée au classement, ni dans les matchs. Elle a besoin de se reposer sur quelque chose qu'elle connaisse, pour que les joueurs se sentent bien. C'est plus rassurant dans une lutte contre la relégation que de partir dans des choses nouvelles.» Si maintien il y a, cela passera donc par le 3-5-2. Comme la saison passée.