Football Pierre Ménès et Canal+ dans la tourmente

ATS

22.3.2021

ATS

22.3.2021

Canal+ est accusé d'avoir censuré un documentaire sur le sexisme dans le journalisme sportif. La chaîne aurait agi ainsi pour protéger son chroniqueur vedette Pierre Ménès.

Pierre Ménès est dans la tourmente.
Pierre Ménès est dans la tourmente.
Getty

Les passages mettant en cause Pierre Ménès dans deux affaires d'agressions sexuelles auraient été coupés de la version finale, selon le site Les jours. La chaîne s'est refusée à tout commentaire.

Diffusé dimanche sur Canal+, le documentaire "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste", de Marie Portolano, ancienne journaliste maison en partance pour M6, retrace plus de 40 ans de lutte pour la parité dans ce secteur très masculin, entre regards condescendants, remarques sur le physique voire harcèlement.

De Nathalie Iannetta à Clémentine Sarlat en passant par Estelle Denis, de nombreuses journalistes ont témoigné au micro de la co-réalisatrice, elle-même victime d'agression sexuelle, selon les Jours, de la part de Pierre Ménès. En août 2016, à la fin d'une émission du "Canal Football Club", le chroniqueur lui aurait soulevé sa jupe avant de lui attraper les fesses, "hors antenne mais face au public", affirme le média en ligne.

L'autre affaire concerne sa consoeur Isabelle Moreau, embrassée de force sur la bouche par Pierre Ménès pour "fêter" la centième, en 2011, du Canal Football Club, une scène visible sur les réseaux sociaux. "Dans la version initiale" du documentaire, Marie Portolano montre ces images "à Isabelle Moreau sur une tablette, qui, les revoyant, fond en larmes". Une séquence coupée à "la demande de la direction des sports de Canal+", affirme le site.

Pierre Ménès : "Si c'est pour m'accuser de conneries"

De même, celles où Marie Portolano confronte Pierre Ménès aux larmes d'Isabelle Moreau et à sa propre agression, auraient été supprimées, comme toutes les interventions de journalistes masculins. Réagissant auprès des Jours, Pierre Ménès a déclaré : "Moi, si ma direction n'a rien à dire, je n'ai rien à dire non plus. Surtout si c'est pour m'accuser de conneries et de merde".

Lundi, les réactions indignées pleuvaient sur les réseaux sociaux avec notamment plus de 16'000 tweets affiliés au mot-clé #PierreMenesOut, alors qu'une autre vidéo montrant le chroniqueur embrasser de force la chroniqueuse Francesca Antoniotti dans l'émission "Touche pas à mon sport" sur D8 (ex C8), en 2016, y était exhumée.

Injoignable lundi, Marie Portolano a tweeté dimanche "L'essentiel c'est la parole des femmes qui a été intégralement respectée par Canal+. S'il vous plaît ne l'oubliez pas".