Créée au printemps 1955 à l'initiative de la rédaction du quotidien «L'Equipe», la Coupe d'Europe des clubs Champions a eu le bonheur de proposer une première finale magnifique. Remportée par le Real Madrid.
Le 13 juin 1956 au Parc des Princes, le Real Madrid enlevait, en effet, face à Reims la première de ses treize couronnes après avoir pourtant été mené 2-0 puis 3-2. Mais emmenés par un Alfredo Di Stéfano des grands soirs, les Madrilènes s'imposaient 4-3. L'issue heureuse de cette soirée parisienne explique sans doute pourquoi le Real a pu nourrir au fil des années une passion presque sans limite pour cette épreuve.
Les Madrilènes devaient, ainsi, la remporter également en 1957, 1958, 1959 et 1960 pour réussir une passe de cinq qui ne sera très certainement jamais égalée. Et personne ne peut oublier la ferveur qui s'est emparées des socios le soir de la «Décima», le 24 mai 2014 à Lisbonne où l'équipe dirigée alors par Carlo Ancelotti s'était imposée 4-1 devant... l'Atlético Madrid. Ce succès acquis au terme d'une finale au scénario improbable mettait un terme à une très longue attente de douze ans. Au Real, il vaut mieux remporter «régulièrement» ce trophée pour acheter la paix sociale.
Un premier match à Genève
Pour revenir à la première édition de cette Coupe d'Europe des clubs Champions, l'histoire précise que c'est à Genève où le Real Madrid a entamé sa campagne. Le 8 septembre 1955 dans un stade des Charmilles qui ne devait accueillir que... 7000 spectateurs, le Real l'emportaient 2-0 grâce à des réussites tardives de Miguel Munoz (74) et de Hector Rial (89e). Entraîné alors par Karl Rappan, le Servette FC devait s'incliner 5-0 lors du match retour le 12 octobre.
Le Real éliminait ensuite bien plus difficilement le Partizan Belgrade (4-0, 0-3) et le Milan AC (4-2, 1-2) pour gagner sa place pour la finale du Parc des Princes. Cette finale face à Reims qui alignait pour la dernière fois Raymond Kopa avant son départ pour le... Real Madrid, a suscité un engouement extraordinaire. Ainsi, plusieurs milliers de personnes qui n'avaient pu trouver une place dans l'enceinte étaient restés à l'entrée de stade pour vibrer durant la rencontre aux acclamations venues des gradins.
La chronique de l'époque raconte, par ailleurs, que ce match fut joué «à la hongroise» en raison du jeu offensif à outrance pratiqué par les deux équipes. Jusqu'au coup de sifflet final, les 38'000 privilégiés du Parc des Princes avaient, i est vrai, assisté à une rencontre de toute beauté. Qui aurait très bien pu sourire aux malheureux Rémois si la frappe de Jean Tremplin de la 88e minute n'avait pas été repoussée par la transversale du gardien Juan Alonso.