Équipe de Suisse Quel est le statut de Yann Sommer ?

ld, ats

12.6.2023 - 20:00

Murat Yakin devra-t-il répondre cet automne à la question que personne n'imaginait poser un jour : elle concerne le statut de Yann Sommer.

Yann Sommer a dû cette année faire face à des vents contraires.
Yann Sommer a dû cette année faire face à des vents contraires.
IMAGO

12.6.2023 - 20:00

No 1 de l'équipe de Suisse depuis l'annonce à l'été 2014 de la retraite internationale de Diego Benaglio, Yann Sommer a dû cette année, pour la première fois sans doute depuis le début d'une carrière que l'on doit considérer comme exemplaire, faire face à des vents contraires. Recruté cet hiver par le Bayern Munich, le Bâlois n'a pas livré la marchandise comme il l'espérait. Ses performances en demi-teinte – on pense en premier lieu à ses deux incroyables bévues à la relance lors de la double confrontation contre le PSG qui n'ont heureusement pour lui pas porter à conséquence -, ont suscité des critiques que l'intéressé juge avec le recul comme «très peu objectives».

Dans l'ombre de Manuel Neuer

Mais pour tous les suiveurs du Bayern, il est acquis que Yann Sommer n'a plus vraiment d'avenir à Munich. Après six mois au Bayern, le temps est déjà venu, semble-t-il, d'aller voir ailleurs. A Tenero où il participe depuis samedi au camp de l'équipe nationale, Yann Sommer ne dévoile pas, bien sûr, le fond de sa pensée. Il précise toutefois être encore lié pour deux saisons avec le Bayern. «C'est pourquoi je suis extrêmement détendu», sourit-il.

Vraiment? Si Manuel Neuer est à nouveau d'attaque cet été, le gardien de l'équipe de Suisse sera relégué sur le banc des remplaçants. La hiérarchie est figée au Bayern. Les minutes qui ont suivi la conquête miraculeuse du titre des Bavarois lors de la dernière journée à Cologne l'ont rappelé. C'est bien Manuel Neuer qui a brandi le trophée alors que son dernier match en championnat remontait au 12 novembre. Yann Sommer se tenait quant à lui au second rang. «Où est le problème, s'interroge le Bâlois. Manuel Neuer est le capitaine de l'équipe.»

A 34 ans, Yann Sommer pourrait, pourquoi pas, se satisfaire d'une place de no 2 dans un club comme le Bayern. N'avait-il pas cet hiver été tenté par une offre mirobolante de Manchester United pour tenir ce rôle? Seulement avec l'Euro 2024 qui va arriver très vite, Yann Sommer ne peut pas vraiment se permettre de passer l'essentiel de la prochaine saison à regarder Manuel Neuer jouer. Et Murat Yakin ne pourra pas rester très longtemps sourd face aux ambitions clairement affichées par Gregor Kobel, élu meilleur gardien de la Bundesliga à 25 ans par le «Kicker».

Le dilemme de Murat Yakin

En septembre déjà pour les rencontres contre le Kosovo et Andorre, Murat Yakin devra décider s'il privilégie toujours les performances du moment pour désigner ses titulaires. Mais Yann Sommer ne veut pas voir aussi loin. «D'abord, il y a le match de vendredi en Andorre et celui de lundi contre la Roumanie, dit-il. Ensuite les vacances. Et enfin la reprise...»

Malgré tout ce qu'il a pu vivre en quelques mois à Munich – le limogeage de l'entraîneur, du président et du directeur sportif notamment sans oublier les conflits internes et les critiques -, Yann Sommer assure ne pas regretter son choix d'avoir quitté le doux «cocon» de Mönchengladbach pour le Bayern. «Ces six mois ont été fort instructifs, lâche-t-il. Et même s'il y a toutes ces histoires autour du club, j'ai pris du plaisir à porter les couleurs du Bayern. Croyez-moi, je me sens très bien à Munich.»

ld, ats