La Ligue 1 peut-elle s'avérer surprenante? Alors que l'hégémonie parisienne se poursuit année après année dans la morosité (excepté Monaco en 2017), l'Olympique Lyonnais emmené par Sylvinho et Juninho attirera les curieux dès vendredi soir pour l'ouverture du championnat contre Monaco.
Dans l'histoire de l'OL, c'est un petit séisme. Depuis son arrivée à la tête du club en 1987, Jean-Michel Aulas avait très rarement, pour ne pas dire jamais, pris du recul. Président hyper-présent, toujours en première ligne, le patron du club rhodanien n'a que très peu laissé de place à ses entraîneurs. Est-ce pour cela que Lyon n'a jamais attiré de grand nom étranger sur son banc, même lorsqu'il appartenait au top 8 européen? Possible.
Et puis, cet été, la réorientation totale. Non seulement Aulas s'est décidé à déléguer, mais en plus à faire confiance à des expatriés. Bien sûr, Juninho, nommé manager général, est un peu chez lui. Ses coups francs sont restés dans les mémoires et son retour dans le club où il a joué entre 2001 et 2009 était un serpent de mer depuis plusieurs années. A 44 ans, «Juni» a quitté le Brésil (où il est une des rares personnalités du football à s'opposer ouvertement au président Jaïr Bolsonaro) pour retrouver un club qui doit continuer de grandir.
Sylvinho déjà sous pression
Huitième de finaliste de Ligue des Champions l'an dernier (éliminé par le FC Barcelone), l'OL a des ambitions. Et c'est à Sylvinho de les incarner au bord du terrain. Lui aussi brésilien, ancien joueur d'Arsenal ou du Barça, il connaît là à 45 ans sa première expérience d'entraîneur principal, après avoir notamment été dans le staff de Roberto Mancini à l'Inter ou de Tite avec sa sélection nationale. Première du genre: il n'est pas le choix d'Aulas, mais celui de Juninho. C'est dire la confiance que le président est prêt à accorder à son nouveau subordonné.
Mais voilà, on ne bouscule pas un mastodonte de la Ligue 1 comme le Paris Saint-Germain d'un claquement de doigt. Et pour y parvenir, pour redonner un peu de piment à ce championnat, le tandem auriverde aura fort à faire. A commencer par le besoin de convaincre. Adepte autoproclamé du 4-3-3, Sylvinho a connu une préparation compliquée: une seule victoire (contre Arsenal) et plusieurs défaites (dont la première avec une équipe très remodelée contre Servette). Il sera sous le feux des projecteurs et il s'agira pour lui de faire au-delà de la sévérité des critiques.
La meilleure réponse passera évidemment par les résultats. Mais avec la perte de Tanguy Ndombelé (parti à Tottenham) ou du capitaine Nabil Fekir (vers le Betis Séville), les lignes ont bougé à Lyon. Et même si le défenseur de la Sampdoria Joachim Andersen ou le milieu de Lille Thiago Mendes se sont établis au bord du Rhône, il y a déjà des doutes sur la capacité de l'effectif à pouvoir avoir la régularité indispensable pour faire tanguer le PSG. Mission impossible?
Un Paris sans concurrence?
Le PSG, justement, ne pense même pas à la concurrence. Les bases se veulent plus saines au Parc des Princes avec le retour de Leonardo au poste de directeur sportif. Les écarts ne seront plus acceptés, soutient le message passé depuis le début de l'été. Neymar et ses caprices de départ? Il peut s'en aller, à condition que l'offre soit à la hauteur. Autant dire que rien n'est fait et que le club de la capitale continuera à alimenter la chronique au fil de l'année. Mais c'est plus en Ligue des Champions qu'il sera particulièrement épié.
Car, parmi la concurrence, personne ne semble être à même de faire bouger les lignes. Lille? Il faudra confirmer la 2e place de l'an dernier, mais sans Nicolas Pépé parti à Arsenal. Marseille? L'arrivée d'André Villas-Boas sur le banc offre surtout l'espoir de retrouver l'Europe. Monaco? La question est surtout de savoir s'il pourra se relever du cauchemar de la saison dernière.
Bref, rien ne permet de croire à des cartes rebrassées. Et ce n'est pas les Suisses qui pourront le faire espérer. Ils sont pour l'instant trois à figurer dans un contingent de Ligue 1. Deux gardiens remplaçants (Anthony Raccioppi à Lyon et Diego Benaglio à Monaco) et Loris Benito qui tente l'aventure bordelaise, mais à qui on ne promet pas une place de titulaire. Vladimir Petkovic devrait surtout regarder ailleurs cette saison.