Ce n'était pas un «accident» comme devait l'espérer sûrement le FC Bâle. Le titre des Young Boys au printemps 2018, le premier depuis trente-deux ans, n'aura pas été sans lendemain. Les Bernois ont fait encore plus fort lors de cette saison 2018/2019.
Sacrés au soir de cette 29e journée, les Young Boys ont exercé un tel ascendant que l'on est enclin à croire que leur règne va durer. Le directeur sportif Christoph Spycher ne veut toutefois pas voir aussi loin. L'ancien international affirme que le FC Bâle demeure le club le plus puissant du pays sur le plan économique. Sa riche carrière lui a, par ailleurs, enseigné que rien, absolument rien ne pouvait garantir le succès sur le terrain.
La griffe de Christoph Spycher
Celui de cette saison porte sa griffe. Christoph Spycher a fait le bon choix l'été dernier à l'heure de nommer un successeur à Adi Hütter, parti à l'Eintracht Francfort. Il est allé chercher à Lucerne Gerardo Seoane, lequel a tout de suite embrassé le costume de l'entraîneur du champion. Christoph Spycher est également parvenu à l'été dernier à conserver l'équipe du titre à la seule exception du défenseur Kasim Nuhu transféré à Hoffenheim. «Me retrouver à la tête d'un effectif aussi riche fut une agréable surprise», convient Gerardo Seoane.
Le coach bernois souligne aussi deux autres atouts des Young Boys qui expliquent la réussite de cette saison: le soutien sans faille des fans et une organisation parfaite à tous les échelons du club. Les supporters bernois ont pleinement rempli leur rôle de «douzième homme». Cette saison, on ne compte plus les buts inscrits dans les ultimes instants des rencontres par des Bernois portés par le souffle des fans. Au niveau opérationnel, l'entraîneur souligne que tout le monde est à sa place dans un climat de travail baigné par une véritable harmonie.
Un président en retrait
Le meilleur exemple du tableau dépeint par Gerardo Seoane ne vient-il pas de la discrétion témoignée par le président Hanspeter Kienberger? En retrait, bien loin d'attirer la lumière comme un Christian Constantin ou un Ancillo Canepa, Hanspeter Kienberger est parvenu à gérer parfaitement le club après la disparition l'an dernier du mécène Andy Rhys. Il est vrai qu'il a la chance de pouvoir compter sur le concours de Christoph Spycher, sans doute le meilleur directeur sportif du pays avec le Thounois Andres Gerber.
Cet été, le président et le directeur sportif seront à nouveau confrontés à l'immense défi de résister aux vagues du mercato qui peuvent emporter leurs meilleurs joueurs. Avec la venue actée dès cet hiver de Fabien Lustenberger, qui sera le successeur de Steve von Bergen pour diriger la défense, les décisionnaires des Young Boys sont déjà passés à l'offensive. Il leur faudra maintenant trouver les remplaçants notamment de Kevin Mbabu et de Djibril Sow dont les transferts à l'étranger semblent inéluctables.
Heureusement pour Hanspeter Kienberger et Christoph Spycher, Guillaume Hoarau sera toujours le fer de lance de l'attaque. Sous contrat jusqu'en 2020, l'ancien joueur du PSG est, avec Steve von Bergen, l'homme qui a ramené les Young Boys vers les sommets. La présence du Réunionnais à Berne est une véritable bénédiction pour la Super League. Il est toujours utile de le rappeler.