Ce n'est pas encore la phase finale de l'Europa League, mais le parfum de l'Europe sera bien à la Praille jeudi (20h45). En recevant le Stade de Reims au 2e tour préliminaire, Servette est vraiment dans le grand bain.
A l'échelle du football européen, Servette et Reims partagent une histoire commune: ils ont les deux participé à la première édition de la Coupe des Champions en 1955. Les Grenat avaient été sortis d'entrée par le Real Madrid (2-0 et 5-0), lesquels avaient battu les Rémois de Raymond Kopa (4-3) en finale. De l'histoire ancienne. Très ancienne. C'est aujourd'hui dans un tour préliminaire d'Europa League que ces deux clubs au passé bien chargé se croisent. Les deux ne sont plus accoutumés aux joutes continentales depuis bien longtemps. Pour Reims encore plus que pour Servette.
De là à faire des Genevois des favoris? Alain Geiger ne peut s'imaginer telle assertion. Même si l'entraîneur du SFC considère son équipe prête physiquement (elle qui n'a pas repris le championnat, au contraire de son adversaire), d'autres choses entrent en ligne de compte: «Nous jouons contre une équipe de Ligue 1 et nous n'avons pas la réputation de la Ligue 1, balaye-t-il. Mais c'est très difficile pour les équipes françaises d'affronter des équipes suisses. Et nous, nous adorons ce genre de confrontation, où l'on peut se mettre en lumière.»
Reims, spécialiste du contre
En Super League, la saison passée, Servette a souvent causé beaucoup de tort aux gros comme Young Boys ou Bâle. Au contraire de ceux-ci, le Reims de David Guion est réputé pour être peu proactif: «Je le connais et je connais son système de jeu, note Grejohn Kyei, qui a été formé en Champagne. Il faudra faire attention aux contres et ne pas perdre le ballon dans les zones très importantes. C'est un entraîneur qui aime avoir la balle quand il l'a, mais sinon, il préfère rester en bloc et attendre l'erreur adverse.»
Reims, qui n'a engrangé qu'un point sur ses trois premières journées de L1, refuse également la posture de favori. «Nous n'avons que deux ans en Ligue 1 derrière nous, plaide David Guion, l'entraîneur rémois. Nous avons des responsabilités, car le championnat français est un championnat majeur. Mais nous rencontrons une équipe remplie de qualité, portée vers l'offensive et qui aura inévitablement l'avantage du terrain.»
Mais le 6e du dernier championnat français n'est pas en reste, même si son capitaine Yunis Abdelhamid est forfait (quarantaine). Avec des éléments prometteurs comme le gardien Pedrag Rajkovic, les milieux offensifs kosovars Arbër Zeneli et Valon Berisha ou les attaquants Boulaye Dia et le jeune Malien de 18 ans El Bilal Touré, il a de quoi faire mal. Sans oublier Derek Kutesa, formé à Servette: «Un match assez spécial pour moi, dommage qu'il soit à huis clos». Le Genevois n'a pas tort: il manquera un petit quelque chose à cette affiche.