Football Shaqiri autorisé à jouer avec la Nati en Espagne

ATS

9.10.2020

Xherdan Shaqiri sera de la partie pour affronter l'Espagne en Ligue des nations samedi (20h45) à Madrid. Un atout de choix pour relever un sacré défi.

Xherdan Shaqiri pourra effectuer son retour avec la Nati samedi en Espagne.
Xherdan Shaqiri pourra effectuer son retour avec la Nati samedi en Espagne.
Keystone

La Suisse peut souffler. La bonne nouvelle est arrivée dans la soirée: les autorités espagnoles ont confirmé à l'ASF que Xherdan Shaqiri pourra être sur la pelouse de l'Estadio Alfredo di Stefano samedi soir. Il était moins une: en effet, Vladimir Petkovic avait jusqu'à minuit pour communiquer le cadre retenu pour la rencontre.

L'attente a été longue. Le Mister a probablement dû préparer son match sans compter sur l'international aux 82 sélections. Même si ce dernier avait pourtant participé à l'entraînement de veille de match. Car Shaqiri a pu faire le déplacement de l'Espagne, peut s'entraîner mais jouer est un cas différent. L'UEFA avait en fait délégué la décision aux autorités locales.

En Suisse, il n'y avait plus de problème pour le médecin cantonal saint-gallois après le second test négatif. Du côté de Madrid, en revanche, cela s'est fait attendre. Pas idéal pour Petkovic: «Nous devons composer avec, disait-il en conférence de presse vendredi. Nous espérons simplement que l'information va nous parvenir avant minuit.»

La Suisse presse «à mort»

La bonne nouvelle est donc finalement arrivée. Pas sûr que cela change grand-chose au onze de base qui sera aligné samedi et aux intentions de l'équipe nationale. Car l'absence de son meneur de jeu est désormais une habitude et l'incertitude à son sujet n'était certainement pas de nature à faire varier quoi que ce soit: la Suisse a son style et pouvoir le confronter à une équipe comme l'Espagne représente un immense défi. Mais sans complexe d'infériorité, comme face à l'Allemagne le mois dernier: «Nous essayerons d'imposer notre jeu», a ainsi lancé un Petkovic très sûr de sa formation.

Il faut dire que les dernières prestations de la Suisse ont été remarquées. Luis Enrique les a louées lui aussi: «La Suisse mérite plus que le seul point qu'elle n'a obtenu dans cette Ligue des nations, a noté le sélectionneur espagnol. C'est une équipe très audacieuse, en attaque comme en défense.» Consensuel et bien élevé? Pas seulement.

En effet, l'ancien coach de Barcelone a aussi relevé des éléments de style qui laissent trahir un certain respect: «La Suisse est capable de repartir depuis derrière sans aucun problème, a-t-il donc développé. Et puis, c'est une équipe qui aime créer des situations de pression: elle est capable de presser 'à mort'.» A croire qu'une identité se dévoile. C'est le signe en tout cas que cette Suisse-là est prise au sérieux.

Et qu'elle ne peut plus se cacher. L'Espagne l'attend avec ce style, notamment ce bloc très haut qui cherche à annuler toutes les solutions de relance pour l'adversaire, même s'il s'est fait moins visible avec une équipe largement remaniée contre la Croatie (défaite 2-1) mercredi. Il faudra être prêt à encore plus radical dans ces idées pour être assuré que cela fonctionne même contre une des équipes qui sait le mieux quoi faire d'un ballon. Sans doute même encore plus que l'Allemagne le mois dernier.

«J'attends 90% de passes réussies»

Bien que l'Espagne de Luis Enrique ait un peu évolué: «Elle a une possession un peu moins marquée que précédemment, car ils ont encore plus de possibilité d'avoir de la vitesse», a toutefois relevé Petkovic. Référence notamment à Ansu Fati ou Rodrigo Moreno, deux joueurs capables de prendre la profondeur et que la Roja n'hésite pas à envoyer au but avec un jeu plus vertical que lors de la décennie passée.

Alors il s'agira aussi pour la Suisse d'avoir confiance en ses propres qualités avec la balle, en désirant ardemment rivaliser dans le contrôle du jeu avec un modèle du genre. Le Mister attend cela des siens: «Nous devons être à 100% si l'on veut rivaliser. Nous devons aussi être très réalistes face au but. Mais surtout, notre qualité de passes devra être très élevée. J'attends de mon équipe qu'elle ait au moins 90% de passes réussies si nous voulons tenir tête à l'Espagne. En effet, leur grosse qualité est le 'Gegenpressing', leur pression à la perte. Nous devons donc être sûrs de nous et toujours proposer des solutions de passe.»

Sans se gêner donc, la Suisse se retrouve à se positionner comme un trouble-fête potentiel, comme un outsider convaincu qu'il peut battre l'une des nations les mieux dotées au monde. «Oui, l'Espagne a d'énormes qualités, mais nous avons déjà montré que nous pouvions développer notre jeu contre des grosses équipes. Alors à nous d'être concentrés», s'est permis de lancer le capitaine Granit Xhaka. L'audace n'est pas un pêché. Mais elle se complaît dans le succès. Simple rappel.

Retour à la page d'accueilRetour au sport