Ligue des Nations Shaqiri règle ses comptes en conférence de presse

ATS

12.10.2020

Et à la fin, c'est sur ses épaules que tout pèse. Xherdan Shaqiri est appelé à faire son retour comme titulaire en équipe de Suisse en Allemagne mardi (20h45), avec l'espoir qu'il permette enfin d'accrocher une victoire.

Xherdan Shaqiri: "Beaucoup de choses ont été écrites, des choses fausses."
Xherdan Shaqiri: "Beaucoup de choses ont été écrites, des choses fausses."
Keystone

Sur la dernière année, sur les derniers mois et encore même tout récemment lors des rencontres de septembre, on y a cru. La Suisse n'est pas (ou plus) Shaqiri-dépendante. Car le processus suivi par Vladimir Petkovic depuis seize mois et la dernière apparition du Bâlois (avant son entrée en jeu en Espagne samedi) a été de nature à donner une identité différente à son équipe. Plus collective et qui se repose moins sur l'une ou l'autre individualité. Mais la Suisse ne gagne pas et avec Xherdan Shaqiri, tout change.

L'expérience a montré que, en équipe nationale, le meneur de jeu était capable plus que n'importe qui de bousculer le destin d'une rencontre: contre le Honduras à la Coupe du Monde 2014 (3-0, triplé), face à la Pologne à l'Euro 2016 (son retourné a permis à la Suisse d'aller aux tirs au but), son but contre la Serbie lors du dernier Mondial. Shaqiri n'est pas souvent là, mais dans les matchs les plus importants, il est de ceux qui tiennent leur rôle. Tiens, lors du 5-2 contre la Belgique de décembre 2018, il avait encore offert deux passes décisives.

Quand il revient, l'espoir aussi

Bien sûr, entre chacun de ces temps forts, il y a ces longues périodes de doute, ces incertitudes. Cet agacement, même. Comment confier le destin d'une sélection à un joueur qui ne semble être présent que lorsqu'il est physiquement et mentalement disposé à l'être? «Beaucoup de choses ont été écrites, des choses fausses, a-t-il évacué en conférence de presse lundi. J'ai toujours tout donné lorsque je suis venu en équipe de Suisse. Je n'ai jamais eu de problème mental.»

Autre question: comment se reposer sur un élément qui ne joue jamais ou presque en club (75 minutes avec Liverpool depuis le début de saison, en Coupe de la Ligue contre Lincoln City, équipe de D3 anglaise)?

C'est le paradoxe Xherdan Shaqiri: il fait mûrir le désespoir lorsqu'il est loin de l'équipe nationale, mais incarne l'espoir dès lors qu'il y revient. Son retour est un évènement et le feuilleton autour de son cas la semaine dernière l'a illustré: avec lui ou sans lui, à peu près rien n'est pareil. Et s'il était logique de ne pas le voir commencer en Espagne, après que son éligibilité à jouer n'est intervenue qu'à moins de vingt-quatre heures de la rencontre, il semble inimaginable qu'il ne soit pas aligné d'entrée en Allemagne.

Même s'il n'a pas confirmé sa titularisation, Vladimir Petkovic a dû compter avec lui et préparer le match en fonction de sa présence. Avec quelles implications? Le sélectionneur ne cesse de clamer que son équipe a des principes qui résistent à tout changement de joueurs ou de systèmes. C'est plutôt une vérité, bien qu'elle se soit moins fait ressentir à Madrid samedi. Autant à cause du niveau de l'adversaire que de la retenue des Suisses. Mais peut-on considérer que Shaqiri s'insérera parfaitement dans ce modèle-là, qui a tout de même évolué depuis sa dernière apparition lors du Final Four au Portugal?

«Mon rôle n'a pas changé»

Un exemple: le pressing désormais recherché par la Suisse suggère une certaine discipline sans ballon. Shaqiri y est-il apte? A-t-il le coffre suffisant pour le faire? C'est une donnée à prendre en compte, car la part de risque assumée par l'équipe nationale ne tolère pas beaucoup de relâchement. Un marquage oublié dans le camp adverse, c'est peut-être une occasion de but pour l'adversaire. Au même titre qu'une relance manquée, comme Yann Sommer samedi, offrant le 1-0 à Oyarzabal. Avec cette approche, la Suisse évolue sur un fil et l'écart est sanctionné.

Alors faut-il tout jeter aux oubliettes pour Shaqiri? Faut-il s'adapter à son retour? Faut-il abandonner le 3-4-3 qui avait plutôt bien fonctionné sans lui, pour un 3-5-2 plus protecteur et dans lequel il se fondait assez bien à l'époque de ses dernières apparitions? Ce sera à Petkovic d'y répondre. Lundi, celui-ci a regretté le «manque de courage pour être encore plus haut» de son équipe en Espagne. Et si la présence sur le terrain de Shaqiri transcendait ses coéquipiers, leur donnait ce supplément de confiance supplémentaire? Cela a été le cas par le passé. «Mon rôle dans l'équipe n'a pas changé, a lancé «XS». Malgré mon absence, je suis resté le même.» Avec un impact identique?

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