La création d'un centre national, un véritable serpent de mer, est l'un des objectifs poursuivis par l'Association suisse de football (ASF). A Muri, son président Dominique Blanc a dévoilé la stratégie que l'ASF entend mettre en oeuvre jusqu'en 2025.
Près de trente ans après le projet mort-né de Montilier, le temps est sans doute venu pour l'ASF de bâtir un centre national. «Nous avons plusieurs modèles qui peuvent nous inspirer. Je pense en premier à celui de la Fédération portugaise à Lisbonne, explique Dominique Blanc. Le projet a été relancé en début d'année. Nous avons finalisé le budget pour une étude de faisabilité. Je dois avouer que nous avons reçu des propositions de toute la Suisse quant au choix du lieu.»
Forte de ses 278'929 membres et de ses 1351 clubs et bien sûr des succès de l'équipe nationale, l'ASF doit, selon son président, faire preuve de courage et d'audace pour assumer pleinement son rôle. «Le football en Suisse est un pilier de la société, un ciment social et, bien sûr, il oeuvre pour la santé publique, souligne son président. Le football doit devenir plus flexible, plus adapté au mode de vie, être en phase avec le thème du développement durable et favoriser l'intégration.» A ce titre, l'ASF précise que toutes personnes venues d'Ukraine ces dernières semaines pourront être qualifiées sans délai si elles souhaitent jouer au football.
Victime de son succès
Réduire les listes d'attente dans les clubs, urbains en premier lieu, est d'ailleurs l'une des priorités de l'ASF. «Le football est victime en quelque sorte de son succès, glisse le secrétaire général Robert Breiter. Et même si notre marge de manoeuvre est réduite pour résoudre ce problème, nous ne pouvons pas rester inactifs.» Mieux accompagner les clubs sur la voie de l'optimisation et multiplier les offres pour permettre de jouer au football durant toute une vie sont deux des pistes que l'ASF suivra.
Robert Breiter a rappelé que les primes de participation de l'équipe nationales aux phases finales de la Coupe du monde et de l'Euro représentent près de 80 % des ressources de l'ASF. «Mais chaque année, nous présentons un budget équilibré sans nous appuyer sur ces primes de participation, précise Robert Bretier. Elles sont allouées à un fond destiné à divers projets, comme celui du centre national.»
Les succès de l'équipe nationales sont donc bien nécessaires dans le bon développement de l'Association. Directeur des équipes nationales, Pierluigi Tami se félicite bien sûr des derniers résultats de l'équipe A et des M21. Mais le Tessinois, comme il l'avait précisé dans une interview accordée à Keystone-ATS, souhaite que les M17 et les M19 figurent le plus vite possible parmi les 16 premiers du classement de l'UEFA. Afin que l'architecture de la pyramide du football suisse demeure stable.
2022 l'année du football féminin?
Le développement du football féminin est l'une des priorités de l'ASF. L'année 2022 pourrait être celle de tous les bonheurs pour l'ASF avec la participation en juin prochain de l'équipe nationale à l'Euro en Angleterre. Par ailleurs, la sélection de Nils Nielsen peut assurer sa qualification pour la Coupe du monde 2023 qui se déroulera en Australie et en Nouvelle-Zélande. La Suisse ira aux Antipodes si elle s'impose vendredi en Roumanie et si elle bat l'Italie mardi à Thoune. Enfin, l'ASF est candidate à l'organisation de l'Euro 2025. La France, la Pologne et une candidature commune scandinave sont également dans la course pour l'attribution de ce tournoi. L'UEFA rendra son verdict en décembre prochain.
Mais il reste encore un long chemin à faire pour que le football féminin soit autonome sur le plan financier. Robert Breiter a, ainsi, révélé que la participation à l'Euro 2022 de l'équipe de Suisse coûtera de l'argent à l'ASF. La prime offerte par l'UEFA ne couvrira, en effet, pas le coût engendré par cette participation au tournoi...