La Suisse n'a pas failli à Vilnius. Victorieuse 4-0 de la Lituanie, elle se présentera le 12 novembre à Rome avec le même nombre de points que l'Italie pour la «finalissima» du groupe C.
Ce succès a pris un toute autre relief avec le 4-0 inscrit dans le temps additionnel par Mario Gavranovic. La tête victorieuse du Tessinois change la donne pour le 12 novembre. Un nul à Rome ne serait pas une si mauvaise affaire pour l'équipe de Suisse qui aurait, trois jours plus tard, l'occasion d'effacer les deux buts de retard qu'elle accuse sur l'Italie lors de la venue de la Bulgarie à Lucerne. Le même soir, l'Italie se rendra à Belfast où il n'est jamais aisé de s'imposer largement.
Trois buts en moins d'un quart d'heure
Avec huit des onze titulaires de la victoire contre l'Irlande du Nord et dans un même dispositif en 4-2-3-1, la Suisse a su parfaitement déjouer le piège lituanien. Dans la nuit froide de Vilnius, elle a témoigné d'une efficacité clinique après la demi-heure avec le doublé de Breel Embolo (31e et 45e) le soir de sa 50e sélection sur deux corners bottés par Xherdan Shaqiri et avec le 2-0 de Renato Steffen (42e) pour son premier but en équipe nationale qui doit beaucoup à l'ouverture lumineuse de Fabian Schär. On ne sait pas si le Saint-Gallois fera partie du projet du nouveau Newcastle mais son brio dans le jeu long régale toujours autant les puristes.
A l'image d'un Nico Elvedi parfois hésitant - comme si la perspective d'écoper un carton jaune qui le priverait du rendez-vous de Rome l'a paralysé -, la Suisse a laissé des ouvertures en début de match. Heureusement pour elle, la Lituanie n'a pas su exploiter ces petites errances qui auraient pu singulièrement compliquer sa soirée. Comme à Genève trois jours plus tôt, ce sont le génie de Shaqiri et la puissance d'Embolo qui ont permis à la formation de Murat Yakin de forcer la décision. A la pause, il ne restait plus qu'une mission à remplir pour cette Suisse maitresse de son sujet: soigner sa différence de buts. Elle ne devait malheureusement pas la remplir.
Mario Gavranovic bien sûr
A la reprise, les Suisses ne parvenaient pas, en effet, à maintenir le formidable élan de la fin de la première mi-temps. Avec Ulisses Garcia introduit à la place de Ricardo Rodriguez, les Suisses livraient un premier quart d'heure bien trop «neutre» pour ne pas laisser Murat Yakin sans réaction. Le sélectionneur lançait ainsi à la 68e Ruben Vargas et Christian Fassnacht pour Steven Zuber et Steffen, puis Mario Gavranovic à la 75e pour un Shaqiri qui peine toujours autant à tenir la distance. C'est Ruben Vargas qui devait se montrer le plus en jambes en fin de match pour se procurer deux occasions en or à la 82e.
Mais une fois de plus, Mario Gavranovic sortait de sa boîte pour surgir sur un centre de Cédric Itten et inscrire son 16e but en sélection. Cette réussite n'a sans doute pas le poids que son égalisation contre la France en huitième de finale de l'Euro, mais on a le sentiment qu'elle peut compter au soir du 15 novembre.
On peut, enfin, regretter la «disparition» d'Embolo dans ce final. Mais comme Shaqiri, le Bâlois avait trop payé de sa personne depuis samedi soir pour que l'on puisse lui adresser le moindre reproche. Comme le joueur de Lyon, il a un mois devant lui pour monter encore plus en puissance et offrir aux supporters de l'équipe de Suisse le 12 novembre une nuit romaine aussi magique que fut celle de Bucarest le 28 juin dernier.