Ce jeudi, Uli Forte sera-t-il cette fois assis sur le «bon» banc? La demi-finale de la Coupe de Suisse que l'entraîneur d'Yverdon s'apprête à livrer face à Saint-Gall éveille un drôle de souvenir: celui du 5 avril 2010.
Ce jour-là, une formation de Challenge League comme Yverdon – le Lausanne-Sport en l'occurrence – avait éliminé le FC Saint-Gall en demi-finale de la Coupe de Suisse. Alors sur le banc des «Brodeurs», Uli Forte avait vécu un véritable cauchemar lorsque son équipe, pourtant à dix contre onze et forte de l'avantage de jouer à domicile, avait été crucifiée par une réussite du Brésilien Gaspar pour le 2-1 de la 79e minute.
«Aucune vérité en Coupe de Suisse»
«Il n'y a aucune vérité en Coupe de Suisse, reconnaît douze ans après cette demi-finale Uli Forte. Cette compétition épouse ses propres règles.» Le Zurichois s'est toutefois parfaitement réconcilié avec la Coupe de Suisse. Il l'a remportée en 2013 avec les Grasshoppers et en 2016 avec le FC Zurich.
La passe de trois n'a rien d'impossible pour Uli Forte si l'on sait que son équipe a déjà éliminé cette saison le FC Zurich et le Lausanne-Sport. Mais avec le FC Saint-Gall de Peter Zeidler, le néo-promu de Challenge League accueille sans doute l'équipe la plus brillante du pays depuis le début de l'année.
«Je veux y croire. Avec un homme comme Uli Forte à la tête de l'équipe, tout est possible», souligne Mario Di Pietrantonio. Président d'Yverdon Sport depuis 2014, l'homme d'affaires mesure pleinement l'engouement suscité par cette demi-finale. «Il y a une véritable flamme autour du club dans la ville et dans la région, lâche-t-il. Cette demi-finale n'est qu'une étape. Nous voulons la gagner pour aller encore plus haut.»
Aller plus haut
Plus haut serait, dans un premier temps, la finale du 15 mai au Wankdorf, le cas échéant la deuxième dans l'histoire du club après celle perdue 3-0 contre le Servette FC en 2001, contre le vainqueur de la rencontre entre Lugano et Lucerne qui se déroulera également ce jeudi dans un Cornaredo à guichets fermés (6390 spectateurs).
Mais à moyen terme, plus haut signifierait un retour en Super League. «Je suis partisan de l'élargissement de la Super League à douze équipes, souligne Mario Di Pietrantonio. Et Yverdon-Sport peut à nouveau la rejoindre si la Swiss Football League allège le cahier des charges imposé aux promus. A ce jour, nous n'avons pas suffisamment de places assises pour avoir le droit de disputer des rencontres de Super League à Yverdon. Mais si l'on veut douze équipes en Super League, il faudra peut-être revoir les normes.»
La saison prochaine, les deux premiers de la Challenge League seront directement promus alors que le troisième aura sa chance en barrage contre le dernier de la Super League. Mario Di Pietrantonio entend exploiter cette fenêtre de tir.
Il espère vivre cette saison 2022/2023 de toutes les espérances avec Uli Forte, dont le contrat court jusqu'au 30 juin 2023. Mais le Zurichois est un entraîneur qui peut susciter l'intérêt de clubs plus huppés. «Nous n'avons pas encore vraiment évoqué l'avenir, souligne le président. Le temps n'est pas encore venu d'en parler. Il faut laisser passer tranquillement cette demi-finale.» La gagner ne serait pas une mauvaise idée.