Plus serrée que jamais, la Challenge League? C'est une éventualité à l'aube de la saison 2020-21, où Grasshopper, Neuchâtel Xamax et Thoune se détachent. Question de statut.
A vrai dire, cette nouvelle saison manque de lisibilité. Les gros sont des candidats à la montée, parce qu'il est inenvisageable qu'il en soit différemment. Pourtant, chaque cas est différent, et on imagine bien que l'une ou l'autre stratégie ne débouche que sur une déroute.
Prenons Grasshopper. Être le Rekordmeister ne garantit en rien une promotion, on a pu le constater la saison dernière où GC n'a fini que troisième, derrière Lausanne et Vaduz. Prétexte tout trouvé pour accélérer la mue et concrétiser la nouvelle politique, celle chapeautée par le conglomérat chinois Hongkong Champion Union HK (filiale de Fosun, qui détient également Wolverhampton) qui a repris le club zurichois en début d'année. L'ombre du super-agent Jorge Mendes plane sur les Sauterelles, et on imagine que GC puisse devenir une station de choix pour le trading de joueurs.
A la veille de la reprise contre Winterthour (vendredi 20h00), on dénombre quatorze recrues. Leur profil? A classer entre des joueurs moyens issus du championnat portugais et des jeunes qui n'ont pas percé à Wolverhampton. Et puis, un ou deux éléments connus en Suisse, dont l'ancien Sédunois Ermir Lenjani. Un sacré amas de joueurs, dans lequel le nouvel entraîneur João Carlos Pereira, passé par Servette en 2012, devra faire le tri et trouver un amalgame. La première sortie, en Coupe à Stade-Lausanne-Ouchy samedi dernier (victoire 2-1), n'a pas encore vraiment rassuré.
Xamax et Thoune: deux relégués bien différents
Reste que cela est toujours plus convaincant que la prestation de Xamax contre Kriens à la Maladière dimanche. Défaits 4-1 par des Lucernois qui auront un rôle d'outsider dans ce championnat, Stéphane Henchoz et ses hommes préoccupent, avec un effectif qui a été bien brassé.
Même si, depuis, Neuchâtel a déjà étoffé ses rangs: Kempter (Zurich), Parapar (SLO) sont arrivés, Corbaz a prolongé. Cela s'ajoute à d'autres profils de Challenge League (Dominguez, Ouattara, Kaiser, Mossi, Teixeira) et permet de présenter un contingent crédible pour une saison qui doit faire oublier celle de la relégation.
Avec également quelques cadres qui sont restés (Raphaël Nuzzolo, Laurent Walthert, Mike Gomes, Igor Djuric ou encore Musa Araz), Xamax voit son équipe prendre forme. L'effectif à disposition doit lui permettre de jouer la tête, ne serait-ce qu'à travers l'expérience cumulée en Super League, mais également en Challenge League. Les Rouge et Noir, même s'ils sur deux saisons dans l'élite, connaissent ce championnat et ne sont pas un relégué comme d'autres avant eux.
Pour Thoune, en revanche, la donne est différente. Les Oberlandais restaient sur une décennie en Super League, et les voilà ramenés à une réalité d'antan, à laquelle ils s'étaient volontiers déshabitués, même lorsque cela leur pendait au nez. Mais avec un Andres Gerber qui prend encore plus d'importance dans le club (de directeur sportif, il doit être promu président prochainement), un entraîneur Marc Schneider qui reste en place comme depuis trois ans et un effectif resté très stable, Thoune ne s'est pas agité pendant l'été. Quelques éléments de longue date sont partis (Faivre, Glarner ou Stillhart), mais cela est surtout de nature à rajeunir l'équipe.
Des attractions sur les bancs
Cela propose un joli plateau pour cette nouvelle saison, tout en sachant que les ambitieux ne manquent pas. Stade-Lausanne-Ouchy, en nommant Meho Kodro à sa tête, a pour idée de gravir un échelon. Winterthour demeure une équipe capable de causer du tort à n'importe qui et ne se gênera pas s'il y a un coup à jouer. Kriens, donc, aspire à poursuivre sa progression. Et puis, entre Schaffhouse avec Murat Yakin et Wil avec Alex Frei, les noms intéressants sont aussi à relever sur les bancs. Sur le papier, l'intérêt est aussi là.