Les autorités iraniennes ont libéré sous caution samedi un ancien footballeur international kurde et un défenseur de la liberté d'expression, qui avaient été arrêtés pour avoir soutenu les manifestations secouant l'Iran depuis plus de deux mois.
Il s'agit de Voria Ghafouri, 35 ans, 28 fois sélectionné pour l'Iran jusqu'en 2019, selon l'agence de presse iranienne Fars et d'Hossein Ronaghi, un collaborateur de plusieurs journaux étrangers, notamment le Wall Street Journal, d'après son frère.
Le premier avait été arrêté jeudi après avoir été accusé de «propagande» contre l'Etat, et le second le 24 septembre après avoir dénoncé la répression meurtrière des manifestations en Iran.
L'Iran est secoué par un mouvement de contestation déclenché le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour non respect du code vestimentaire strict pour les femmes en Iran.
Les autorités dénoncent ces protestations comme des «émeutes» encouragées selon elles par l'Occident.
Plus de 14'000 personnes ont été arrêtées depuis le 16 septembre selon le Rapporteur spécial de l'ONU sur l'Iran. Selon des ONG, des militants, des avocats, des cinéastes, des journalistes et des sportifs ont notamment été arrêtés, outre les milliers de manifestants.
Sous caution
Voria Ghafouri, l'une des personnalités les plus en vue arrêtées depuis septembre, avait été interpellé après une séance d'entraînement de son équipe Foolad de Khouzistan, selon Fars.
«Voria Ghafouri et Hossein Ronaghi ont été libérés sous caution», a indiqué l'agence Fars. «Hossein (Ronaghi) a été libéré (samedi) soir sous caution pour recevoir un traitement», a écrit son frère Hassan sur Twitter, sans autre précision. Son père Ahmad a publié une photo de son fils à l'hôpital, affirmant qu'il avait été libéré après une grève de la faim de quelque deux mois.
Hossein Ronaghi, âgé de 37 ans et atteint de problèmes aux reins, avait observé une grève de la faim aussitôt après son arrestation et son état de santé s'était dégradé. Il avait été hospitalisé le 13 novembre avant de retourner en prison.
Au moins 416 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations en Iran, selon un dernier bilan diffusé par l'ONG Iran Human Rights (IHR), basé en Norvège.
Parmi elles, 290 ont péri lors des protestations liées à la mort de Mahsa Amini et 126 dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est) dont plus de 90 le 30 septembre dans la capitale provinciale Zahedan, lors de manifestations contre le viol d'une adolescente imputé à un policier.