Des photos du patron de la Fifa partageant des rires et des high five au cours d'un match avec les dirigeants du football indonésien, après la mort de 133 supporters début octobre, a déclenché une pluie de critiques en Indonésie mercredi.
Gianni Infantino s'est rendu dans le pays d'Asie du Sud-Est deux semaines après la catastrophe du 1er octobre dans un stade provoquée par des tirs de gaz lacrymogènes à la fin d'un match à Malang, dans l'est de l'île de Java.
Il a rencontré mardi le président indonésien Joko Widodo dans la capitale Jakarta et s'est engagé à ce que la Fifa aide à améliorer la sécurité des matches et à réformer le football indonésien.
Mais mercredi matin, la fédération indonésienne de football (PSSI) a publié des images sur les réseaux sociaux montrant le patron de la Fifa disputer un match la veille avec le président de la fédération indonésienne Mochamad Iriawan, qui résiste aux appels à la démission.
«Au lieu de jouer au football ensemble, ils auraient mieux fait de se rendre ensemble chez les victimes de la tragédie (du stade) Kanjuruhan», a tweeté l'acteur indonésien Vino G. Bastian à ses 1,9 million d'abonnés, qui ont été plus de 20'000 à l'approuver d'un «like».
«133 personnes sont mortes. Et votre président vient ici pour s'amuser à jouer au football et rire? Pourquoi est que vous ne vous amusez pas à jouer au stade de Kanjuruhan? Honte à la @FIFAcom», a critiqué PanditFootball, un compte très populaire chez les fans de football indonésiens avec 600'000 abonnés.
Le tweet d'origine de PSSI, a reçu plus de 4000 commentaires, la plupart négatifs, et la controverse s'est classée dans les sujets dominants discutés sur le réseau social en Indonésie mercredi. L'expert du football local Pangeran Siahaan a estimé que les responsables avaient été «extrêmement maladroits».
«Je n'arrive pas à croire que la fédération, déjà sur la sellette, et son président, ont imaginé que c'était une bonne idée d'être pris en photo en train de rigoler et de taper dans le ballon avec le président de la Fifa», a-t-il dit à l'AFP.
Une équipe chargée d'enquêter sur la catastrophe a appelé la semaine derrière le président de la fédération indonésienne de football, ancien chef de la police de Jakarta, à démissionner ainsi que tout son comité exécutif.
Le spécialiste du football indonésien Akmal Marhali, l'un des enquêteurs, pensait que les responsables se rendraient dans la ville de Malang, endeuillée par la catastrophe.
«Je ne sais pas pourquoi il ont décidé de s'amuser avec ce match de football alors que la terre des tombes est encore fraîche». La fédération n'a pas répondu aux questions sur le match de mardi. Gianno Infantino a décrit la catastrophe, dans laquelle plus de 40 enfants ont perdu la vie, comme «l'un des jours les plus sombres pour le football».