Football Une avalanche de critiques s'abat sur Perez et Agnelli

ATS

21.4.2021

ATS

21.4.2021

Le fiasco du projet de Super Ligue laisse deux grands perdants, le patron du Real Madrid Florentino Pérez et celui de la Juventus Andrea Agnelli. Leur image et leur influence dans le football européen risquent d'être durablement écornées.

Près de trente ans d'écart entre Pérez (74 ans) et Agnelli (45 ans), mais la même ambition de faire de leurs clubs respectifs des marques globales, générant toujours plus de droits TV et de recettes commerciales avec des supporters partout dans le monde. Cette vision s'est incarnée dans le projet mort-né de Super Ligue, dont ils étaient deux des principaux instigateurs.



Mercredi encore, dans la Repubblica, Agnelli, à la tête de la Juve depuis 2010, défendait le projet en estimant que "le football n'est plus un jeu mais un secteur industriel et il a besoin de stabilité".

Pérez, récemment réélu sans opposition président du Real Madrid, était lui intervenu lundi sur le plateau de l'émission "El Chiringuito de Jugones", influent talk-show espagnol, pour assurer qu'il entendait sauver une industrie en déclin.



Après le fiasco et le retrait du projet de la plupart des clubs dissidents, les deux dirigeants ont logiquement été la principale cible des critiques. Sur fond d'accusations d'"égoïsme" envers le Madrilène, partisan de longue date d'un format réservé aux plus riches, ou de "trahison" pour le Turinois, impliqué dans la réforme de la Ligue des champions avant de lui préférer cette initiative concurrente.



"C'est un égoïste, un égoïste et un égoïste. Il pense seulement au Real Madrid. A Villarreal, on n'a nul besoin que Florentino vienne nous sauver", a déclaré Fernando Roig, le président de Villarreal sur la radio A Punt. L'ancien président du Real Madrid Ramon Calderon (2006-2009) a lui aussi fustigé les "blagues" du président actuel: "Dire que ce projet va sauver le football, c'est une plaisanterie."



Andrea Agnelli n'a pas non plus été épargné après s'être livré à un double jeu, travaillant à la fois avec l'UEFA pour toiletter la C1 et contre elle pour dessiner cette Super Ligue sécessionniste. Pour le président de l'instance européenne Aleksander Ceferin, son ami jusqu'au week-end dernier, le patron de la Juventus, qui siégeait à l'UEFA en tant que président de l'Association des clubs européens (ECA), a été "la plus grande déception de tous".

"Je n'ai jamais vu une personne mentir aussi fréquemment et avec une telle persistance. C'est incroyable", a-t-il affirmé. Ayant démissionné dans la foulée de ses mandats à l'ECA et à l'UEFA, Agnelli a perdu beaucoup d'influence cette semaine, outre son image brouillée.



La Juve voyait son titre s'écrouler mercredi à la Bourse de Milan (-13%), après avoir augmenté fortement lundi. Tout en constatant la quasi-impossibilité du projet, le club bianconero a assuré vouloir continuer à chercher des solutions pour accroître sa "valeur".