L'équipe de Suisse féminine a laissé passer sa chance de démarrer de la meilleure des manières contre le Portugal lors de l'Euro. Le lendemain, les joueuses n'ont pas encore digéré.
Vingt-quatre heures après le décevant 2-2 contre le Portugal en ouverture de l'Euro, l'ambiance est plus calme dans le camp de l'équipe nationale. Celles qui étaient sur le terrain et qui ont vu le match leur échapper au fur et à mesure qu'il avançait, et qui ont bien failli tout perdre après avoir mené 2-0, ont été libérées de l'entraînement par le staff. Les autres sont arrivées au compte-gouttes à 10h18 à la Huddersfield Town Academy, située à environ une demi-heure de voiture de l'hôtel de l'équipe à Leeds.
Ce lieu est devenu, du moins temporairement, le centre d'entraînement de la délégation helvétique, car le terrain initial à proximité de l'hôtel ne répond pas aux normes. Josh, le jardinier, a aménagé le terrain. Il a corrigé les irrégularités avec un petit râteau. Focus sur la force et la coordination suivi d'exercices avec le ballon.
Nielsen s'en veut
L'entraîneur Nils Nielsen observe. Après le match contre le Portugal, le Danois a eu du mal à expliquer pourquoi son équipe n'avait pas réussi à transformer en trois points l'excellent départ à la suite des deux buts inscrits tôt par Coumba Sow et Rahel Kiwic. Il s'est reproché de ne pas avoir changé assez tôt et de ne pas avoir aidé son équipe lorsqu'elle était de plus en plus acculée par des Portugaises décomplexées.
Mais le coach de 50 ans n'était pas seul à se plaindre. Coumba Sow, qui aurait pu devenir l'héroïne de cette rencontre côté suisse avec son dixième but en sélection, a demandé de manière rhétorique quand la Suisse avait mené de deux buts aussi tôt pour la dernière fois. Elle a secoué la tête, car elle savait que cela faisait déjà longtemps. Lors de leur dernière victoire, le 30 novembre contre la Lituanie (7-0), les Suissesses comptaient deux longueurs d'avance après douze minutes.
Le record de Crnogorcevic
Dans le petit stade de Leigh, les Suissesses ont été surprises par les changements opérés par l'entraîneur portugais Francisco Neto à la pause, ou plutôt elles n'ont pas réussi à adapter leur jeu après que le Portugal a aligné une joueuse de plus au milieu. «Nous avons tout de suite vu ce qu'elles faisaient, mais nous n'avons pas pu réagir, a déclaré Ana-Maria Crnogorcevic. Dans une telle situation, nous ne pouvons pas sortir le tableau et en discuter, il faut agir rapidement».
Avec sa 136e sélection, la joueuse de 31 ans est devenue la recordwoman de l'équipe nationale devant Lara Dickenmann et elle aurait volontiers préféré parler de cette étape après une victoire. La joueuse du FC Barcelone a admis qu'elle n'était pas encore physiquement au niveau qu'elle souhaitait, après avoir dû s'arrêter pour cause de maladie pendant la préparation. Par conséquent, elle n'a pas pu peser sur le jeu offensif des Suissesses comme elle l'aurait fait en étant en pleine possession de ses moyens.
En vue du prochain match de mercredi à Sheffield contre la Suède, 3e du championnat du monde, les perspectives sont assez mitigées puisque les Scandinaves partent de toute façon clairement favorites. Ramona Bachmann tente de chercher de l'espoir dans le passé, en repensant à ce succès de la Suisse 3-1 contre la Suède en avril 2015, juste avant la Coupe du monde au Canada. «Personne n'aurait non plus parié dessus à l'époque», conclut-elle