Une marée humaine s'est répandue lundi dans les rues de la capitale sénégalaise Dakar pour fêter les vainqueurs de la Coupe d'Afrique des nations. Cet exceptionnel moment de jubilation arrive après plus de 50 ans de déconvenues.
Des centaines de milliers de personnes extatiques se sont pressées aux abords de l'aéroport Léopold-Sédar-Senghor, où les nouveaux champions se sont posés en fin d'après-midi et tout le long du parcours qu'ils étaient ensuite supposés suivre à travers la métropole ouest-africaine. La foule était aussi présente près du palais présidentiel où l'équipe devait achever sa parade triomphale.
Allégresse
Une allégresse d'une intensité inédite depuis des années, dans un pays plus coutumier par culture de la réserve que de l'exubérance. De toute la ville s'est élevée pendant des heures une clameur de chants, de sifflets, de cornes, entrecoupée des détonations assourdissantes de pétards.
Une grande partie de la population, revêtue aux couleurs vert, or et rouge, voulait à l'évidence ne pas manquer la fête. Le public entretenait l'espoir d'entrevoir Sadio Mané et ses coéquipiers, y compris s'il fallait se jucher dans les arbres ou sur les panneaux publicitaires. Quiconque avait entrepris de se déplacer en voiture était mieux avisé de continuer à pied.
La veille, les Lions de la Téranga avaient mis fin à l'interminable attente d'une nation folle de ballon en battant l'Egypte aux tirs au but, consécration continentale après 55 années de participation et deux finales perdues.
Jour férié
Le très sage Sadio Mané avait donné le ton dimanche soir en annonçant que, bien que n'étant «pas un fêtard», il irait s'encanailler lundi soir dans un night-club connu de la capitale. Et lundi, décrété jour férié par le président Macky Sall, les Sénégalais baignaient dans la fierté nationale, l'exultation et la confiance en des lendemains sportifs glorieux.