Le sursaut espéré se produira-t-il contre un adversaire qu'elle n'a battu qu'une seule fois en 23 rencontres ? La Suisse se retrouve bien devant une montagne à gravir ce jeudi à Genève face à l'Espagne.
Promise pour être la revanche du quart de finale de l'Euro 2021 remporté aux tirs au but par la Roja à St-Pétersbourg, cette 24e confrontation entre la Suisse et l'Espagne n'aura rien de glamour. Elle opposera deux équipes en mal de points dans cette phase de poules de la Ligue des Nations. La Suisse se doit d'obtenir un résultat pour avoir une chance d'éviter la relégation après ses défaites en République tchèque (2-1) et au Portugal (4-0). Quant à l'Espagne, la victoire est impérative au Stade de Genève si elle ne veut pas laisser filer le Portugal vers le Final Four.
«Pas uniquement une question de chance...»
«Ce n'est pas uniquement une question de chance...» A la veille de cette rencontre, Murat Yakin a eu l'honnêteté de reconnaître que les manquements presque abyssaux de son équipe ne s'expliquent pas par le face-à-face raté par Breel Embolo face à Tomas Vaclik en début de match à Prague et par l'ouverture du score refusée par la VAR à Haris Seferovic à Lisbonne. Le sélectionneur insiste plutôt sur une organisation de jeu déficiente et sur une concentration défaillante. «Mais jouer à domicile peut changer bien des choses», espère-t-il.
Il est évident que Murat Yakin a perdu la magie de l'automne. Malgré de multiples absences, la Suisse et son nouveau sélectionneur avaient réussi l'exploit de devancer l'Italie, Championne d'Europe en titre, dans la course à la qualification directe pour la Coupe du monde au Qatar. «On ne peut pas comparer ce qui s'est produit l'automne dernier avec ces quatre matches que devons livrer en juin, précise-t-il. L'adrénaline n'est pas la même!» S'il se garde bien d'adresser le moindre reproche envers ses joueurs, Murat Yakin insiste avec justesse sans doute sur le degré d'implication autour de ces quatre rencontres de juin. «Il faut tenir compte de la situation des joueurs en cette période de l'année, remarque le sélectionneur. Il y a ceux qui cherchent un club et ceux qu'il convient de ménager. La répartition des temps de jeu n'est pas simple...»
Face à l'Espagne de Luis Enrique et du prodige Gavi – le demi de 17 ans du FC Barcelone s'est déjà imposé comme le maître à jouer de la Roja -, Murat Yakin titularisera les cinq joueurs qui avaient été ménagés dimanche à Lisbonne: Yann Sommer, Silvan Widmer, Remo Freuler, Noah Okafor et Breel Embolo. Leur absence n'avait pas été compensée par les entrants. «La Suisse n'est pas le Portugal ou l'Espagne. Elle ne peut pas s'appuyer sur une ossature de 20 joueurs», glisse Murat Yakin pour signifier que sa marge de manoeuvre n'est pas celle de Fernando Santos ou de Luis Enrique.
Xhaka et Shaqiri en appel
Il espère surtout que Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri justifieront pleinement leur rang. Encore absent mercredi du point presse d'avant-match comme à Prague et à Lisbonne, le capitaine ne fait rien pour combattre la rumeur d'un désamour avec le sélectionneur. Sur le terrain, les quatre matches qu'il a livrés cette année en sélection n'ont pas ébloui les observateurs. Le temps est venu pour lui de reprendre la main.
En jambes en début de rencontre à Lisbonne, Xherdan Shaqiri doit quant à lui démontrer qu'il demeure un joueur capable de faire des différences à tout moment dans une telle rencontre. Avec son exil doré à Chicago dans une équipe incapable de gagner un seul de ses dix derniers matches dans un championnat que l'on peut toujours qualifier de «mineur», le Bâlois s'est éloigné du football de haut niveau. La question est de savoir s'il peut le côtoyer à nouveau en sélection...
ld, ats