Ligue des nations Un constat presque alarmant pour la Nati

ATS

3.6.2022 - 09:21

L'état de grâce n'est plus de mise pour Murat Yakin. L'homme qui a devancé l'Italie l'an dernier dans la course à la qualification pour la Coupe du monde au Qatar se retrouve face à des vents contraires.

ATS

Battue 2-1 à Wembley par l'Angleterre avant d'être tenue en échec 1-1 par le Kosovo à Zurich lors de ses deux premiers matches de l'année, la Suisse est tombée de haut jeudi à Prague. Face à un adversaire bien modeste et dans une ambiance plutôt feutrée, elle a déçu sur presque toute la ligne. Elle doit cette défaite à un manque de rigueur défensif presque affolant à un tel niveau et, aussi, à la trop grande retenue de son duo médian.

Deux buts «inventés»

Murat Yakin mettra du temps à digérer les deux buts concédés à Prague. A l'entendre, ses défenseurs les ont presque «inventés». «Nos deux centraux n'ont pas été dominants. Mais c'est toute l'équipe qui a mal défendu», rage l'ancien patron de la défense du FC Bâle. A Prague, Nico Elvedi a livré l'une de ses plus piètres performances en sélection. A la lueur de cette rencontre, on commence à comprendre pourquoi le Borussia Mönchengladbach fut cette saison la troisième plus mauvaise défense de Bundesliga avec 61 buts encaissés.

A ses côtés, Fabian Schär ne fut pas beaucoup plus rassurant. Victime d'un choc terrible le 16 mai contre Arsenal, le joueur de Newcastle a, lui aussi, témoigné d'une extrême fébrilité le soir de sa 70e sélection. A l'image de cette incroyable bourde en première période lorsqu'il a marché sur le ballon pour provoquer un déséquilibre de plus en défense.

Manuel Akanji sur le flanc en raison d'une blessure à un genou, Murat Yakin pourrait reconduire les deux hommes dimanche à Lisbonne. Le sélectionneur hésitera avant de relancer Fabian Frei face à Cristiano Ronaldo et les autres après sa funeste erreur de Wembley sur l'égalisation anglaise. Aligner un Eray Cömert qui ne totalise que 162 minutes de jeu depuis près de deux mois avec Valence sera tout aussi risqué.

Un constat presque alarmant

Avec le manque d'efficience d'un Breel Embolo dans le dernier geste, le gros point noir de la soirée réside dans le manque d'emprise du milieu de terrain. Granit Xhaka et, à un degré moindre Remo Freuler, n'ont pas pesé sur le match comme ils auraient dû le faire. Pour Granit Xhaka, le constat devient presque alarmant. Déjà en retrait face à l'Angleterre et le Kosovo, le capitaine n'a pas encore livré sous la mandature de Murat Yakin «la» performance qui le placerait comme le leader incontesté de l'équipe qu'il fut avec Vladimir Petkovic.

Granit Xhaka jouera gros dimanche à Lisbonne. S'il traverse une quatrième fois le match sans insuffler l'élan espéré, le débat sur son statut pourrait s'ouvrir. En raison de l'absence de Denis Zakaria, si flamboyant lors de la double confrontation contre l'Italie, la question d'un onze sans ou avec Granit Xhaka ne se pose pas. Mais elle le sera peut-être à l'automne si le Genevois est à nouveau apte au combat.

«Xhaka, Freuler et Zakaria peuvent jouer les trois ensemble», assurait Murat Yakin au lendemain du tirage au sort de la Coupe du monde à Doha pour apaiser les esprits. Mais face aux vents contraires, le sélectionneur la jouera-t-il toujours aussi «soft»?