Avec Joël Magnin comme entraîneur et Frédéric Page en tant que directeur sportif, Neuchâtel Xamax a pris une nouvelle direction en vue de la saison prochaine. L'équipe de la Maladière se voit désormais en «club formateur».
C'est un «Xamax 2.0», dixit Frédéric Page, qui a été présenté mardi en conférence de presse par le président Christian Binggeli. Un Xamax où le discours est centré sur les jeunes. C'est pourquoi Stéphane Henchoz n'en sera plus l'entraîneur à compter de la fin de la saison, qu'importe que les Rouge et Noir se maintiennent ou non en Super League. «Je ne reproche absolument rien à Henchoz, la porte ne lui est pas fermée, a coupé court Binggeli. Il est actuellement dans une mission commando. C'est un combattant, et son discours passe très bien avec les adultes. Mais je le vois mal faire la même chose avec des jeunes.» Au contraire de son successeur.
C'est donc Joël Magnin qui prendra la tête de Xamax dès la fin du mois de juin. Le Neuchâtelois d'origine n'a jamais joué pour le club de la Maladière, pour lequel il a signé un contrat de deux ans au minimum. «C'est un rêve d'enfant qui se réalise, s'est-il enthousiasmé. J'ai toujours voulu y jouer, mais cela ne s'est jamais fait.» Plus que pour ses liens de sang et de coeur, Magnin, 47 ans, a été choisi pour son expérience avec les jeunes. L'homme a passé douze ans à la formation de Young Boys, où il entraîne encore la réserve.
Une structure qui évolue
«Je suis très fier de porter ce projet, a souri l'ex-attaquant de Grasshopper, Lugano et YB. J'avais la possibilité de rester à Berne, mais ce challenge est intéressant. Il m'a convaincu parce qu'il consiste à travailler avec des jeunes.» Le mot d'ordre est lancé, toutes les bouches le reprennent: Xamax entend être un club formateur, tout en s'inspirant de Thoune, afin de faire beaucoup avec peu de moyens.
Pour y parvenir, la structure du club évolue aussi. «Le club a grandi très rapidement, a rappelé le président. Et cette année, avec les résultats moins bons, nous avons vu qu'il y avait des choses à améliorer. Nous avons décidé donc de nous mettre ensemble avec la Fondation Gilbert Facchinetti.» En a résulté la création d'une commission sportive, avec des membres de la SA et de la fondation, laquelle est dédiée à la formation. Le rapprochement est désormais effectif et se concrétise par la nomination de son patron actuel, Frédéric Page, au poste de directeur sportif.
L'ancien défenseur xamaxien se dit «fier de commencer une nouvelle aventure, un nouveau cycle pour le club. L'idée est de rajeunir l'équipe. Nous allons commencer à travailler là-dessus, mais nous nous devons de fonctionner avec deux plans: un pour la Super League et un autre pour la Challenge League.» Ceux-ci diffèrent surtout sur la question des moyens qui seront alloués à l'équipe.
Montrer les jeunes, pour les vendre
Reste que le rajeunissement de l'équipe représente un défi audacieux: comment résister à la pression des résultats avec un effectif jeune? «Ce sera toute la difficulté de ce projet-là, a répondu Christian Binggeli. Notre premier objectif est de diminuer la taille du contingent, et donc de la masse salariale. Cela peut nous permettre peut-être de prendre quelques joueurs plus forts et d'y ajouter quelques bons M21. Ce sera notre vitrine, car le but du club sera aussi de vendre nos jeunes.»
Pour mener à bien sa feuille de route, le club attend encore la validation par l'ASF d'une équipe M21, qui permettrait de créer étage supplémentaire entre les M18 et la première équipe. Mais le discours est désormais établi: Neuchâtel Xamax a amorcé un virage important dans son histoire récente. Ce projet doit le suivre sur les trois prochaines années.