Suisse - Roumanie Yakin peut se consoler : Petkovic avait fait pire !

ld, ats

20.6.2023 - 09:52

Il l'a reconnu à demi-mot: Murat Yakin endosse bien sa part de responsabilité dans l'incroyable dénouement de la rencontre de lundi contre la Roumanie, qui a arraché un nul inespéré face à la Suisse à Lucerne.

Les choix de Murat Yakin n’ont pas été brillants contre la Roumanie.
Les choix de Murat Yakin n’ont pas été brillants contre la Roumanie.
KEYSTONE

20.6.2023 - 09:52

L'introduction de Fabian Schär pour Edimilson Fernandes à la 90e, juste après le premier but roumain, fut bien malheureuse. Coupable sur le 2-2 quelques instants plus tard au même titre qu'un Yann Sommer bien apathique, le St-Gallois n'avait rien à faire sur le terrain à cet instant précis. Une loi du coaching commande de ne pas bouleverser l'équilibre défensif lorsqu'il s'agit de conserver un résultat dans les ultimes secondes.

Murat Yakin peut toutefois se consoler. Son prédécesseur avait fait encore plus fort le 26 mars 2019 à Bâle dans une rencontre qui avait vu la Suisse partager l'enjeu avec le Danemark après avoir pourtant mené... 3-0 jusqu'à la 84e minute. Ce soir-là, Vladimir Petkovic avait eu la lumineuse idée de remplacer Granit Xhaka à la 79e. Vingt-sept mois plus tard, le Tessinois avait su se faire pardonner avec cette accession en quart de finale de l'Euro qui fait de lui – malgré sa parenthèse bien malheureuse à Bordeaux – le plus grand sélectionneur de l'histoire du football suisse.

Un soupçon d'arrogance

«C'est vrai, on peut y voir un signe encourageant», sourit Murat Yakin à l'évocation de ce petit clin d'oeil du passé. Malgré les deux points lâchés contre la Roumanie, le Bâlois demeure convaincu que la Suisse va assurer sa qualification pour la phase finale de l'Euro 2024 sans trembler vraiment. «Cette fin de match sonne peut-être comme un avertissement salutaire», glisse-t-il.

En septembre à Pristina face à un Kosovo qui sera très certainement dirigé par un autre sélectionneur tant la situation d'Alain Giresse semble intenable après la défaite à Budapest contre le Bélarus, le sélectionneur demandera à ses joueurs de témoigner d'une plus grande concentration et de se débarrasser de ce soupçon d'arrogance que l'on a cru déceler lundi soir au fil des minutes.

Au Kosovo, Murat Yakin devra opérer des choix qui peuvent être déchirants. Yann Sommer sera-t-il toujours son no 1 s'il n'est plus titulaire en club? Avec un Gregor Kobel dont les dents ne cessent de rayer le parquet, cette question semble bien épineuse. Par ailleurs, pourra-t-il associer en attaque Breel Embolo, que l'on n'a plus vu en sélection depuis la Coupe du monde au Qatar, avec Zeki Amdouni au risque d'altérer le binôme parfait que ce dernier forme avec Xherdan Shaqiri?

«Il débarquait pratiquement de nulle part»

La fin de match de lundi ne doit pas occulter le fait majeur de ce début de campagne: l'avènement de Zeki Amdouni. A 22 ans, le Genevois ne cesse de surprendre, d'écrire aussi l'histoire. Avec son doublé contre la Roumanie, il est devenu, ainsi, le premier joueur à marquer lors de quatre matches de rang de l'équipe de Suisse depuis Blaise Nkufo en 2008.

«Je l'ai découvert en 2019 alors que j'entraînais Schaffhouse et qu'il débutait avec Stade Lausanne-Ouchy, se souvient Murat Yakin. Je ne le connaissais vraiment pas. Il faut dire qu'il débarquait pratiquement de nulle part (ndlr: de la 1re ligue Classic avec Etoile Carouge). Il m'avait plu d'entrée de jeu. Et aujourd'hui, on voit bien qu'il monte en puissance au fil des matches. Il possède vraiment l'instinct du buteur.»

En raison de leurs origines communes, le sélectionneur entretient sans doute un lien privilégié avec son avant-centre. Si Zeki Amdouni joue aujourd'hui pour la Suisse et non pour la Turquie ou pour la Tunisie comme il en avait également la possibilité, on le doit en partie à Murat Yakin. Il ne faudra jamais l'oublier.

ld, ats