C'est la mi-temps dans la phase de groupes de la Ligue des champions. Young Boys a appris une chose après avoir affronté une fois chacun de ses adversaires: il doit céder à son envie d'attaquer.
Une défaite reste une défaite, a conclu Sandro Lauper après le 4-1 concédé contre Villarreal. Mais les Bernois étaient profondément déçus après un match dans lequel ils n'ont pas été récompensés de leurs immenses efforts. «L'efficacité est notre principale préoccupation», a souligné le coach David Wagner.
YB a en effet manqué toute une série d'occasions après le 2-0. Mais le point positif demeure que les Bernois ont su se procurer ces opportunités, faisant trembler les vainqueurs de la dernière Europa League lorsqu'ils ont commencé à imposer leur jeu et à presser.
C'est l'une des leçons tirées des trois premières journées de cette Ligue des champions. A ce niveau, YB ne peut espérer obtenir quelque chose que quand il se montre proactif. Et lors des deux derniers matchs, contre l'Atalanta et Villarreal, ce ne fut que trop sporadiquement le cas.
En Italie, YB a été contraint de défendre. Contre les Espagnols, il a fallu deux buts très vite concédés pour que le quadruple champion de Suisse décide de prendree l'initiative. «Au début, nous étions attentistes. Nous voulions les contrer depuis la ligne médiane. Après avoir encaissé deux buts, on s'est enfin dit +on va les chercher plus haut+», a expliqué Michel Aebischer.
Les problèmes initiaux étaient également dus à la tactique choisie par Wagner, qui a opté pour une défense à cinq. Avec un succès mitigé: paradoxalement, cette tactique – que l'équipe avait déjà appliquée – a plus porté ses fruits sur le plan offensif que sur le plan défensif.
YB est meilleur quand il a l'esprit libre
Pour David Wagner, la préparation tactique n'est il est vrai guère aisée sur la scène continentale, les adversaires possédant tous des effectifs bien plus complets et compétitifs. On a alors tendance à s'adapter au favori et à simplement chercher à le surprendre. Entraîneur de Villarreal, Unai Emery était d'ailleurs surpris que son équipe ait pu dicter le jeu dans les 20 premières minutes...
Mais un cadre trop rigide semble ne pas convenir à YB. Les Bernois, surtout à ce niveau, se nourrissent de leur énergie et de leur physique, qui s'expriment mieux lorsque l'équipe évolue l'esprit libre. Si une approche offensive peut conduire à une défaite – comme contre Villarreal – plus nette qu'elle ne devrait l'être, elle permet aussi à l'équipe de se présenter sous un meilleur jour.
Seul le meilleur est suffisamment bon
L'exploit signé en ouverture face à Manchester United ne constitue pas le seul motif de satisfaction pour Young Boys à la mi-temps de cette phase de poules. Les Bernois ont témoigné d'une grande force de caractère à chacune de leurs sorties, et n'ont jamais été dépassés par les événements.
«Nous avons fait bonne figure lors des deux matchs à domicile, et en avons même gagné un. À Bergame, nous n'avons pas montré notre meilleur visage. La différence de niveau était un peu plus grande à ce moment-là», a expliqué Michel Aebischer.
YB va maintenant continuer sur le même rythme. Le deuxième match contre Villarreal est dans deux semaines en Espagne. Où les Bernois n'auront comme toujours pas le droit à la moindre baisse de régime. «Nous avons besoin de réaliser à chaque fois une performance de très haut niveau en Ligue des champions, peut-être même plus que cela», a conclu David Wagner.