Défenseur extrêmement utile, Andrea Glauser forme l'une des meilleures paires de National League avec Christian Djoos. Humble et travailleur, le Fribourgeois de 27 ans est aussi l'une des raisons de l'excellente saison du LHC.
Il n'est pas le plus grand, le plus rapide ni le plus costaud. Pourtant Andrea Glauser fait sans contestation possible partie des meilleurs défenseurs suisses. Convoqué par Patrick Fischer pour les deux derniers Mondiaux, le numéro 96 espère bien être du voyage à Prague en mai. Seulement avant de penser au maillot rouge à croix blanche, Glauser ambitionne d'aller loin avec les Lions.
Les statistiques ne vont pas faire hausser les sourcils. Après 35 parties, Glauser affiche un total de 14 points dont 4 buts. Et deux de ses réussites sont tombées mardi dernier contre Davos. Un goal devant le filet tel un attaquant besogneux, ainsi qu'un tir de la ligne bleue plus typique d'un défenseur.
«Je préfère jouer à la ligne bleue dans cette situation, explique-t-il. Contre Davos, le coach nous voulait Raffl et moi devant le but pour aller récupérer les pucks dans les arrondis au besoin. Je savais que ce serait un sacré boulot, mais je suis là pour ça. On n'a pas forcément des places attribuées en power-play, hormis Pilut. Les quatre joueurs restants essaient de tourner et de prendre la place d'un coéquipier pour conserver la même structure.»
Un excellent duo avec Djoos
Andrea Glauser dit ne pas s'intéresser aux chiffres. En allant pourtant un peu plus loin que les points, on remarque que le Fribourgeois possède d'excellentes statistiques avancées. Lorsqu'il est sur la glace, son équipe génère davantage de choses en attaque que contre elle. «Le coach veut que je joue solide derrière avec Djoos, puisqu'on affronte la meilleure ligne adverse en général, précise-t-il. Mais je dois aussi aider offensivement.»
Si les chiffres de Glauser attirent l'oeil, c'est parce qu'il joue au côté de Christian Djoos. Le Suédois, arrivé de Zoug l'été passé, est aussi bon qu'il est discret. Et l'ancien joueur de Langnau ne se retient pas au moment d'évoquer son partenaire de ligne: «J'essaie de parler un maximum avec lui. On s'entend vraiment bien. C'est un joueur incroyable. Il n'est pas spécialement rapide, mais il a une excellente vision du jeu. Il ne fait presque jamais d'erreurs et si je peux m'inspirer de ça, c'est positif. Des fois, je fais ma première passe et elle n'est pas précise. Lui dans 99% des cas c'est impeccable et c'est un bonheur de jouer avec lui.»
En les observant, on a le sentiment que les deux joueurs se ressemblent, qu'ils possèdent tous les deux cette faculté de réussir peu importe le terrain. «On se comprend bien, appuie Glauser. Je trouve qu'il est meilleur que moi, même si j'ai un peu son style. Je donne plus de charges que lui. Après il est tellement calme et intelligent que j'essaie de travailler ça.»
La Suisse dans un coin de la tête
Capable de jouer physique, Andrea Glauser apprécie particulièrement le retour de Michael Raffl. La présence de l'attaquant autrichien, très énergique et dur, semble donner des envies à ses coéquipiers. «Il n'est pas ici pour le plaisir, mais pour gagner quelque chose, note le défenseur lausannois. Quand il était blessé, il a regardé les matches et il m'a dit que j'étais incroyable parce que j'allais charger tout le monde. Alors j'essaie de faire comme lui. Et il ne fait pas que parler, il montre l'exemple et le reste de l'équipe suit.
Même si la saison avec Lausanne est loin d'être terminée, le prochain Championnat du monde en mai doit titiller celui qui en a disputé deux. «Je ne pense pas encore à ça maintenant, conclut-il. Mais c'est clair que c'est un but après la saison en club. Je sais que ma place n'est pas assurée, mais j'aime ça. Cela veut dire que je ne dois pas me relâcher. Ca me ferait ch... de ne pas être dans l'équipe, mais bon, c'est le business.»
ATS, par Jean-Frédéric Debétaz