Les voyants sont au vert pour l'EV Zoug. Impressionnant depuis le début des play-off de National League, le club de Suisse centrale part avec les faveurs de la cote dans la finale qui l'opposera au CP Berne dès jeudi dans la capitale, au meilleur des sept matches.
Les Ours ont l'avantage de la glace, acquis grâce aux 4 points d'avance qu'ils avaient sur Zoug au terme du championnat régulier. Mais cet avantage semble bien mince. La troupe de Kari Jalonen a déjà subi quatre défaites à domicile durant ces séries, deux face à Genève-Servette et deux face à Bienne.
Le SCB aborde en outre cette finale en ayant disputé quatre matches de plus que l'EVZ, battu une seule fois (par le LHC) au passage. Et en ayant dû passer à cinq reprises par la case prolongation (deux «overtime» seulement pour Zoug), notamment lors du mémorable Acte VI gagné face au GSHC avec un but d'Arcobello à la 118e minute.
Le voeu du coach zougois Dan Tangnes, qui espérait que Berne et Bienne disputent une 5e prolongation lors du 7e match, n'a été que partiellement exaucé. Les Seelandais ont cédé bien plus rapidement mardi, et Berne a pu gérer les deux derniers tiers pour se hisser pour la sixième fois en finale au cours des dix dernières saisons.
L'expérience, cet atout majeur
Car l'essentiel est bien là. Les Bernois sont en finale, et visent un troisième sacre en l'espace de quatre ans. Avec le même entraîneur que lors du parcours victorieux de 2017, et un effectif comprenant 13 joueurs titrés il y a deux ans aux dépens de... Zoug.
Kari Jalonen peut ainsi toujours compter sur Mark Arcobello (62 points en 62 matches en 2018/2019, dont 9 en play-off) pour mener son attaque, et sur un Tristan Scherwey souvent déterminant dans les matches importants. Quant à Leonardo Genoni, décisif en finale il y a deux ans, il affiche des statistiques qui en disent long: 1,69 but encaissé par match dans ces séries, pour 94.54% d'arrêts.
L'expérience semble un atout majeur pour une telle finale. Fort de ses 15 titres nationaux et d'un 7e match maîtrisé face à Bienne, le CP Berne a de quoi l'aborder avec sérénité. Sacré en Coupe de Suisse cette année, Zoug n'a triomphé qu'une seule fois en championnat, il y a 21 ans, au terme d'une finale gagnée face à Davos. La formation de Suisse centrale a perdu les deux autres finales qu'elle a disputées, à chaque fois face à Berne (3-1 en 1997 et 4-2 en 2017).
Tobias Stephan, clé de la finale?
N'empêche que Zoug a les moyens de faire tomber l'Ours. Le vif ailier lucernois Lino Martschini affiche une forme étincelante, avec 57 points en 59 sorties (13 en 9 matches de play-off), et son entente avec Reto Suri fait merveille. Très souvent associé aux Suédois Carl Klingberg et Dennis Everberg, l'Américain Garrett Roe n'est pas en reste (43 points en 40 matches, 12 dans les séries).
Dan Tangnes, dont l'armada étrangère est enfin épargnée par les pépins physiques, peut en outre compter sur une défense de plus en plus solide avec un Santeri Alatalo dominant. En poste depuis le début de la saison, le technicien norvégien sait que l'issue de cette finale pourrait dépendre du rendement de Tobias Stephan.
Souvent critiqué pour des performances en demi-teinte en play-off, le futur portier du LHC a jusqu'ici bien tenu son rang, avec 92,46% d'arrêts et 1,94 but concédé par match dans ces séries. Est-il capable, à 35 ans, de franchir un palier supplémentaire pour conquérir son premier titre de champion?