Pour son premier vrai test du Championnat du monde, la Suisse a battu le Canada 3-2 à Riga. Mieux, c'est elle qui a dicté son jeu et qui a forcé le Canada à s'adapter.
Battre le Canada en hockey dans une compétition internationale fait toujours son petit effet. Tout le monde se souvient des JO de Turin en 2006 et du doublé de Paul di Pietro face aux stars de NHL. Ce succès a agi comme un déclic puisque les Helvètes ont depuis remporté six matches face à la sélection à la feuille d'érable: Mannheim en 2010, Stockholm en 2013, Paris en 2017, Copenhague en demi-finale en 2018, Helsinki en 2022 et donc Riga en 2023.
Mais ce qui frappe lors des deux dernières victoires, c'est que la Suisse est parvenue à imposer son jeu, à faire ce qu'elle voulait. «C'est le but à chaque match, confie Christoph Bertschy. Mettre la pression sur l'adversaire pour qu'il joue notre jeu. On l'a très bien réussi samedi. Une victoire comme celle-là fait du bien. Cela démontre qu'on se développe bien et qu'on monte en puissance au fil de la compétition.»
Excellents en transition
Alors oui, ce Canada version Riga n'est pas une machine de guerre. Mais il serait incorrect de minimiser la performance des joueurs de Patrick Fischer sous prétexte que certains n'ont pas daigné se déplacer en Lettonie.
Si l'on vante volontiers et à raison les mérites d'un Nico Hischier et des «NHLers» de cette équipe de Suisse en général, un Christian Marti ou un Michael Fora ont eux aussi su se mettre à la hauteur de l'événement. «On a beaucoup eu le puck, note Gaëtan Haas. On les a mis sous pression et on a réussi à sortir de la zone assez proprement quand ils ont mis des pucks au fond derrière nos défenseurs.»
Force de la sélection de Fischer, le jeu de transition rapide fut une fois encore de bien belle facture, et les Suisses n'ont pas boudé leur plaisir d'aller chatouiller les Canadiens dans les bandes. «On a des gabarits qui n'ont pas peur d'aller dans les coins et qui vont gagner des duels là où ça fait mal», corrobore Christoph Bertschy.
«C'est toujours cool de jouer contre le Canada, ajoute Gaëtan Haas. Depuis tout petit. Depuis un certain temps, les Européens parviennent à battre le Canada, et on essaie de suivre le train de la Finlande et de la Suède.»