Pour Damien Brunner, le HC Bienne n'aurait jamais dû perdre le quart de finale des play-off de National League qui l'opposait aux Zurich Lions. «L'instinct du tueur nous a fait défaut», regrette l'expérimenté attaquant seelandais (36 ans).
Sur le papier, les Biennois avaient tout ce qu'il faut pour cueillir leur quatrième titre national, qui serait le premier depuis 1983. La déception est donc forcément de mise au sein d'un club qui a perdu 13 des 16 séries qu'il a disputées en National League.
Le HC Bienne n'a malgré ce nouvel échec aucune raison de tout remettre en question. En quart de finale, les Zurich Lions ont ainsi dû sortir le grand jeu pour barrer la route à la formation entraînée par Antti Törmänen.
Un élément décisif a toutefois manqué aux Seelandais: le sang-froid, notamment devant la cage adverse. Ils ont ainsi cadré bien plus de tirs (89-60) que leurs adversaires zurichois depuis le slot, sans parvenir à en profiter faute d'un véritable chasseur de buts.
Bienne n'aurait ainsi jamais dû avoir à disputer un septième match. Gaëtan Haas et ses coéquipiers ont ainsi mené 2-0 puis 3-2 dans la série. Et lors d'un sixième match qui aurait pu être celui de la qualification, ils menaient 1-0 jusqu'à la 54e minute, en ayant manqué d'efficacité, avant de concéder une égalisation évitable.
«Quand on voit le nombre d'occasions que nous avons manquées dans cette rencontre, nous avons de quoi nous arracher les cheveux», lâche Damien Brunner. «Cela n'a rien à voir avec le fait que le gardien adverse (Jakub Kovar) a été bon. Nous devons plaider coupables. Cela ne doit plus se produire de la sorte», poursuit-il.
«Cette série n'aurait même pas dû durer six matches», ajoute-t-il. Nous avons foncé droit dans le mur. Nous n'aurions dû perdre ni le match 3 ni le match 4. Je ne comprends pas ce que nous avons fait. Nous avions tout sous contrôle. Si tu ne bats pas ce Zurich-là, je ne sais pas ce que tu peux faire. Quelque chose doit se produire, nous devons revoir nos comptes», lâche Damien Brunner.
Un jeu de puissance sans idée
Le plus grand problème des Biennois dans ce quart de finale aura été le jeu de puissance. Les Seelandais ont pu évoluer pas moins de 27 fois en supériorité numérique, mais ils n'ont réussi à marquer que deux buts pour un taux de réussite bien trop faible de 7,41%.
Dans le même temps l'inverse, le «Z» a pu marquer deux fois en infériorité numérique. Le deuxième but inscrit dans cette situation, signé Denis Malgin lundi lors de l'acte VII, fut même décisif. «Nous avons agi sans idée en power-play», regrette Damien Brunner. «C'était une catastrophe absolue, et cela ne s'est pas amélioré au fil de la série. Nous ne prenions jamais la bonne décision».
Dans le sixième match, Bienne n'a ainsi pratiquement rien montré en dix minutes passées avec un homme de plus sur la glace. «Si les équipes spéciales n'avaient fonctionné ne serait-ce qu'à moitié, nous aurions gagné en cinq matches. A cinq contre cinq, nous n'aurions pas pu mieux jouer. Nous ne leur avons pratiquement rien donné», fulmine l'ancien attaquant des Devils et des Red Wings.
Comme il y a trois ans
Quoi qu'il en soit, l'échec des Biennois a comme un air de déjà-vu. Il y a trois ans, en demi-finale contre Berne, ils avaient mené 3-2 dans la série et perdu le sixième match devant leur public (1-0), malgré une nette domination (38-19 dans la statistique des tirs cadrés). Il y a un an, ils avaient aussi manqué d'efficacité en pré play-off contre les Rapperswil-Jona Lakers (0-2 dans la série).
Comment réussir à franchir ce cap supplémentaire? «Je ne sais pas non plus», répond Damien Brunner. «Cela ne nous a certainement pas aidés de perdre Joren (van Pottelberghe, le gardien numéro 1) juste avant les play-off. Nous devons simplement marquer des buts. L'instinct du tueur nous a fait défaut. Il n'est pas acceptable de rater le puck quand le but est vide. Mais si nous ne parvenons pas à conclure la série, c'est que Zurich mérite sa qualification.»