Philipp Kurashev apparaît déjà comme un pion essentiel du dispositif de Patrick Fischer. A 21 ans et après une saison avec les Chicago Blackhawks, celui qui dispute son deuxième Championnat du monde apprend vite.
Comme Janis Moser, il a une tête à se faire demander sa carte d'identité avant de pouvoir entrer dans un bar (quand c'était autorisé). Mais comme le défenseur biennois, Philipp Kurashev n'est plus un novice au niveau international. Invité surprise en 2019 en Slovaquie, l'ancien junior bernois aux racines russes fait désormais partie des cadres de la sélection de Patrick Fischer. "C'est ma deuxième aventure avec la Suisse, explique-t-il. Je suis plus confortable et plus en confiance."
Lors de la victoire fleuve face aux Slovaques, Kurashev a joué près de 19'30, soit le deuxième plus haut total derrière Nico Hischier. C'est d'ailleurs sur une ligne avec le numéro un de la draft 2017 et Andres Ambühl que l'attaquant des Blackhawks a passé le plus clair de son temps jeudi. Et le jeune homme ne cache pas sa satisfaction: "Ce sont deux grands joueurs et c'est vraiment plaisant de jouer avec eux. Je connais bien Nico et c'est un retour aux sources puisque j'étais son ailier quand on jouait à Berne en M17 (novices élite). On a cette connexion depuis."
Ambühl le mentor
Une connexion qui existe aussi avec le vétéran davosien, celui qui vient de fêter à 37 ans son 111e match au Championnat du monde. Un choc des générations si l'on s'attache aux actes de naissance, mais qui disparaît dès que les patins touchent la glace. "Que dire sur Ambühl? C'est un professionnel exemplaire. Voir comme il est encore dominant à son âge, c'est fabuleux. Il amène tellement d'énergie sur la glace en plus. Mais on s'entend aussi super bien en dehors. Ca me fait sourire d'imaginer que mon père l'a eu comme joueur quand il était coach des juniors élite à Davos en 2002."
En plaçant Kurashev avec ces deux hommes, Patrick Fischer a montré qu'il tenait son jeune attaquant en haute estime. Le joueur des Blackhawks cherche pour sa part à se rendre utile peu importe où il se trouve parachuté: "Je suis prêt à jouer où on a besoin de moi, vraiment. Même chose en club. Je ne revendique rien du tout. Mais c'est vrai que je ressens la confiance que m'accorde le coaching staff."
Le passage à Lugano a aidé
Drafté au 4e tour (120e) en 2018 par Chicago, Kurashev n'a pas brûlé les étapes, mais sa progression a tout de même quelque chose de fascinant. Au sortir de sa troisième année aux Remparts de Québec et après trois matches en AHL, il a rejoint l'équipe de Suisse et fait partie de la sélection au Mondial 2019. En 2019/20, il a disputé une moitié de saison avec Rockford en AHL et cette saison il a commencé en prêt à Lugano (9 assists en 13 rencontres) avant de se faire sa place au sein des Chicago Blackhawks.
Dans l'Illinois, il a joué 54 des 56 matches et a inscrit 16 points (8 buts) et a bluffé son monde. "Le passage à Lugano m'a bien aidé, précise-t-il. Je suis arrivé au camp très en forme. Est-ce que j'étais surpris de faire l'équipe et de jouer presque toute la saison? En même temps, j'ai mis toutes les chances de mon côté pour y arriver et c'était mon but. Je ne peux pas dire que j'étais surpris, mais je suis extrêmement heureux d'avoir pu jouer autant de matches."
D'origine russe, Philipp Kurashev a forcément mis une alerte dans son téléphone pour le match de samedi après-midi (15h15) face à la Russie: "Bien sûr! Ce sera toujours spécial pour moi. Toute ma famille vient de là-bas. La Russie a une superbe équipe et je me réjouis déjà de pouvoir les affronter. Je sais que l'on va bien se préparer."