De passage au Mont-sur-Lausanne dans les bureaux de son agence The6 Sports Leadership, Nico Hischier a pris le temps de parler avec la presse. Le capitaine des New Jersey Devils est notamment revenu sur la défaite de la Suisse au Mondial, sa préparation estivale et la «Swiss connection» à Newark.
La dernière fois que Nico Hischier s'était retrouvé devant les médias, l'équipe de Suisse venait de se faire sortir sans gloire par l'Allemagne au Championnat du monde à Riga. C'était le 25 mai. Trois mois plus tard, le Haut-Valaisan n'a pas oublié: «Ca fait encore mal à l'intérieur, c'est certain. J'essaie de ne plus trop y penser, mais dès que je le fais, la frustration remonte. Parce qu'on était conscient de l'opportunité qu'on avait et se faire sortir une nouvelle fois en quarts de finale, cela ne rappelle clairement pas de bons souvenirs.»
Eliminée en 2021 par l'Allemagne, en 2022 par les Etats-Unis et cette année une fois encore par l'Aigle allemand alors qu'elle était favorite, la Suisse n'a pas répondu aux attentes légitimes placées en elles, après avoir pourtant réussi de belles phases de groupes. Alors, où se situe le problème? «Quand on en a parlé avec l'équipe, ce qui est ressorti c'est que nous n'avons pas été au niveau où l'on devait être, avance celui qui habite à Berne pendant l'été. C'est certainement ça le plus énervant. Nous étions une bien meilleure équipe que ce que l'on a montré dans ces moments-là. Au final, c'est à nous de prouver notre valeur le jour J. Nous n'en avons pas été capables et c'est ce qui fait le plus mal.»
Pilates et yoga
Le centre de 24 ans continue sa progression. Il a ainsi franchi un cap la saison passée en inscrivant 80 points (31 buts) en 81 matches. Et durant l'été, pas le temps de chômer. Il s'agit de se préparer son corps à endurer plus de 100 matches d'octobre à mai, voire plus. «J'ai envie d'améliorer tous les aspects de mon jeu, je ne souhaite pas me focaliser sur une chose en particulier, avoue-t-il. Ce qui est sûr en revanche, c'est que je m'attache à faire attention à mon corps, afin qu'il soit prêt pendant la saison et histoire de minimiser les risques de blessures. C'est notamment pour ça que je fais du pilates et du yoga.»
Le numéro un de la draft 2017 est-il plutôt du genre à améliorer ses forces ou à travailler sur ses faiblesses? «Les deux, lance-t-il. Tu n'arrives jamais à un niveau où tu te dis que c'est suffisant.»
Au printemps dernier, les Devils ont été éliminés par les Carolina Hurricanes en demi-finale de Conférence Est après avoir sorti les New York Rangers. Et dans la banlieue de New York, on sent bien que l'équipe monte en puissance. «Ce n'est pas un objectif secret, nous voulons gagner la Coupe Stanley, appuie Nico Hischier. La saison dernière nous avons prouvé notre valeur en tant qu'équipe et cela va nous aider pour la suite au niveau de la confiance. Evidemment que ce sera plus dur, parce que les attentes seront plus élevées et que les autres équipes vont se préparer. Mais je suis prêt à relever ce défi et je suis excité par la saison à venir.»
Et le Haut-Valaisan d'ajouter: «Les play-off ont été une très bonne expérience pour tout le groupe. On a vu à quel point c'était dur, à quel point c'était différent de la saison régulière. On y a goûté et on en veut forcément davantage.»
Comme à la maison
Le rouge et le blanc sur le maillot des Devils rappellent les couleurs du drapeau suisse. Et ça tombe plutôt bien dans la mesure où quatre Helvètes font désormais partie du contingent avec des rôles en vue. Outre Nico Hischier et son contrat jusqu'en 2027 (7,25 millions par saison), la franchise de Newark s'appuie sur Jonas Siegenthaler (3,4 millions), le jeune gardien bernois Akira Schmid et sur Timo Meier qui a signé un bail de 70,4 millions jusqu'en 2031 (8,8 millions par année).
Mais posséder le même passeport signifie-t-il automatiquement être ami? Qu'en est-il vraiment de cette «Swiss connection»? «C'est vraiment super cool, note Nico Hischier. On se connaît depuis plusieurs années, pas juste depuis quelques mois. On a vécu des choses ensemble avec les équipes de Suisse en juniors, ce qui fait qu'on est pote depuis pas mal de temps. Alors quand ils rejoignent la même équipe en NHL, c'est génial parce que c'est vraiment rare pour une organisation d'avoir quatre joueurs suisses. On en profite, parce que dans ce business tu ne sais jamais ce qui va se passer.»
Et le Haut-Valaisan de conclure: «On peut parler notre langue de temps en temps et les autres ne comprennent rien (il sourit). Après on évolue aussi très souvent en anglais, parce que c'est important de ne pas se mettre à l'écart du groupe.»