Reto Raffainer «C'est comme si on comparait des pommes et des poires»

sfy, ats

15.2.2023 - 11:52

Le CP Berne est en quête de rachat. Minés par les blessures, les Ours sont pourtant à la traîne par rapport à leurs propres attentes. La victoire obtenue mardi à Ambri-Piotta est donc d'autant plus importante.

Reta Raffainer et le CP Berne vivent une saison turbulente en raison notamment des nombreux blessés.
Reta Raffainer et le CP Berne vivent une saison turbulente en raison notamment des nombreux blessés.
KEYSTONE

15.2.2023 - 11:52

Le club de la capitale a successivement terminé aux 9e, 9e et 11e rangs les trois saisons régulières ayant suivi son 16e et dernier sacre en 2019. Le «SCB» s'est reconstruit de manière prometteuse l'été dernier, en engageant notamment Chris DiDomenico, Sven Bärtschi, Joel Vermin et Romain Loeffel.

Mais les Bernois devraient manquer la qualification directe pour les play-off (top 6): 7es du classement, ils se trouvent à six points de Fribourg-Gottéron, classé 6e, avec un match disputé en plus par rapport aux Dragons. Leur marge sur le 11e Ambri-Piotta n'est que de 4 points, celle sur Lausanne (12e) de 3 unités seulement.

Berne a changé d'entraîneur à la mi-novembre, Johan Lundskog étant remplacé par Toni Söderholm. Si l'on se base uniquement sur les résultats, cette mesure a eu un effet négatif. Les Bernois occupaient la 6e place lors du changement de coach, avec 55% de victoires. Le taux de réussite de Söderholm est de 46%.

Comme une comparaison entre pommes et poires

«C'est comme si on comparait des pommes et des poires», lâche Raeto Raffainer, CEO du «SCB», lors d'un entretien avec Keystone-ATS. Söderholm a ainsi dû déplorer nettement plus d'absences. Ainsi, en janvier, lorsque les Bernois n'ont gagné que trois de leurs onze matches, il leur manquait toujours au moins cinq joueurs.

Romain Loeffel, l'un des défenseurs les plus importants de l'équipe, a été absent tout le mois. Puis, à partir de la mi-janvier, le capitaine et centre Simon Moser a lui aussi été condamné à rester sur la touche.

«Plus de quatre blessés sont difficiles à gérer pour n'importe quelle équipe dans cette ligue équilibrée. Nous n'étions plus vraiment compétitifs en janvier, tout bien considéré», avoue Reto Raffainer.

Le changement d'entraîneur «a apporté ce que nous espérions, à savoir que davantage de joueurs aient suffisamment de temps de glace», estime-t-il. «En décembre, on a vu que cela portait ses fruits». En effet, les Bernois ont alors brillé avec six victoires en sept matches, raison pour laquelle ils ont entamé 2023 en 5e position du classement.

Simon Moser, qui a fait son retour à Ambri mardi, évoque la crise de janvier: «L'engagement était bon, mais on sentait l'insécurité qu'engendre une série de défaites. Toutes les équipes sont très proches les unes des autres, beaucoup de choses se jouent dans la tête», souligne-t-il.

Selon le double médaillé d'argent aux championnats du monde, de nombreux facteurs doivent être réunis pour que l'équipe fasse preuve de constance: «Cela ne fonctionne qu'ensemble, si tout le monde se soutient mutuellement. En hockey, beaucoup dépend de l'issue des duels, et à cet égard, nous devons certainement faire un pas en avant dans le sprint final.»

En bonne voie auprès des spectateurs

Une nouvelle fin de saison prématurée constituerait évidemment un coup dur pour une équipe dont le modèle financier dépend en partie de la gastronomie. Cette saison, 14'693 fans en moyenne ont assisté aux matches – contre 16'290 lors de la saison régulière 2018/19. Et tous les détenteurs d'abonnements de saison sont comptabilisés, y compris ceux qui ne viennent pas.

«Si l'on prend les chiffres effectifs, nous sommes dans la course par rapport à avant la pandémie», affirme Reto Raffainer. «Nous avons vendu environ 500 billets de saison de moins, mais le chiffre d'affaires que nous réalisons avec les billets individuels vendus est plus important que celui prévu au budget», poursuit-il.

«Mais c'est vrai que, quand nous jouons mal, les restaurants se vident plus rapidement. C'est pourquoi nous serions naturellement moins sous pression avec un mécène. Cependant, malgré le contexte émotionnel, la plupart des gens comprennent pourquoi nous sommes là où nous sommes», estime-t-il.

Tout est encore possible pour les Bernois. «Actuellement, nous sommes à nouveau compétitifs sur le papier, c'est maintenant à nous de voir si nous pouvons exploiter notre potentiel ou non», déclare Reto Raffainer, alors que Berne livrera un nouveau match crucial samedi sur la glace du leader Genève-Servette.

sfy, ats