Passé de la quatrième à la première ligne dimanche soir face à l'Autriche, Christoph Bertschy est un exemple d'adaptation. Véritable couteau suisse de Patrick Fischer, le Fribourgeois accepte chaque rôle qu'on lui donne.
Tu t'adaptes ou tu meurs. Cette phrase, on peut la lire ou l'entendre dans de nombreux contextes professionnels. C'est bien entendu également valable dans le sport. Au Championnat du monde à Prague, Christoph Bertschy exemplifie cela en se mettant au service de l'équipe.
«Patrick Fischer me dit toujours que je suis polyvalent», lâche le Fribourgeois avec un large sourire. Capable de jouer à l'aile ou au centre, capable de marquer ou de faire marquer, capable de jouer en box-play et en power-play, le numéro 88 peut être mis dans de nombreuses cases et c'est bien ça qui le rend si précieux aux yeux d'un sélectionneur qui le convoque depuis 2019 et le Mondial en Slovaquie.
Rester fidèle à son jeu
Après une rencontre inaugurale en quatrième ligne face à la Norvège, le Fribourgeois a eu droit à une promotion au cours du duel contre l'Autriche. Patrick Fischer a brisé la ligne Thürkauf-Hischier-Kurashev en insérant Bertschy à la place de l'attaquant de Chicago. «J'avais de bonnes jambes et j'ai eu l'impression de pouvoir me créer plusieurs occasions», analysait-il après le match face à l'Autriche. Convaincant, il a conservé sa place contre la République tchèque avec cette fois Fiala au poste de Thürkauf.
Avec Fribourg, Bertschy évolue sur l'aile sur l'un des trios à vocation offensive. Mais dans la tête du beau-frère d'Andrea Glauser, on ne change pas un style qui gagne: «Peu importe avec qui je joue, je ne dois pas modifier mon jeu. Il me faut amener mon énergie, ma vitesse et gagner les duels dans les bandes. Je dois rester fidèle à mon jeu et jouer sur mes forces.» Avec Hischier, Bertschy se partage les engagements selon le côté, une preuve de plus que le bonhomme possède des qualités spécifiques que le sélectionneur s'attache à utiliser.
Mais au-delà de ce qu'il apporte sur la glace, Christoph Bertschy donne l'impression d'être un bon camarade, un joueur que l'on apprécie de côtoyer. Et un homme qui profite de chaque instant. Si parmi les suiveurs, certaines rencontres peuvent sembler plus «banales» que d'autres, ce n'est clairement pas le cas pour l'ancien attaquant du LHC.
Un privilège d'être là
«Au Championnat du monde, chaque match est très spécial, appuie-t-il. Il faut se réjouir de chaque match et se rendre compte du privilège qu'on a de pouvoir disputer une telle compétition.» Cet engagement vis-à-vis de son sport, on le retrouve chez d'autres joueurs de cette sélection nationale comme par exemple Roman Josi ou Kevin Fiala. Et c'est certainement l'une des qualités d'un Patrick Fischer qui sait fédérer autour de lui.
«Bien sûr que c'était incroyable d'affronter la République tchèque chez elle dans une patinoire remplie de plus de 17'000 personnes, mais ce n'est jamais ennuyeux de jouer contre un pays moins bien classé, conclut Bertschy. Tous les matches sont exceptionnels! Et loin d'être faciles, car certaines nations compensent leur faiblesse en mettant beaucoup d'énergie ou de force physique dans les débats. En tous les cas, c'est à chaque fois un honneur d'entendre l'hymne national après une victoire.»