Barré à Fribourg-Gottéron mais révélé à Rapperswil-Jona: telle est la trajectoire de David Aebischer. Le défenseur de 22 ans s'apprête cette semaine à faire ses grands débuts en équipe de Suisse à l'occasion de l'Euro Hockey Tour.
David Aebischer n'a jamais fait de mystère: Fribourg est son club de coeur. A l'issue de ses deux ans en Amérique du Nord au sein des juniors du Gatineau Olympiques, il n'avait pas, ainsi, hésité une seconde malgré les offres d'autres clubs. C'est à Fribourg qu'il voulait s'imposer. Seulement, Christian Dubé n'a pas franchement misé sur lui. Cette défiance l'a amené à être prêté à Ajoie, alors en Swiss League, en fin de saison.
«La situation n'a pas été facile à accepter, avoue David Aebischer. J'ai pris le temps de la réflexion avant de faire le choix de signer à Rapperswil. J'ai tiré bien des leçons de mon expérience à Fribourg. A Rapperswil, je voulais repartir de zéro, loin de ma famille, me prouver que je pouvais y arriver.»
20 minutes par match sur la glace désormais
En terre saint-galloise, David Aebischer a rencontré en la personne de Stefan Hedlund un entraîneur qui ne marchande pas sa confiance à ses joueurs, à condition qu'il prenne des risques. Pour le Suédois, les erreurs que l'on peut commettre sont le prix à payer pour épouser cette philosophie de jeu. Dans ce contexte, David Aebischer a pris en quelque sorte son envol. Lors de la saison 2021/2022, son temps de jeu s'est chiffré à une moyenne de 16 minutes. Aujourd'hui, il a grimpé à 20 minutes. Aux Lakers, seul le Suédois Emil Djuse passe plus de temps que lui sur la glace.
David Aebischer ne s'attendait pas à bénéficier d'une telle présence en raison de l'augmentation des joueurs étrangers avec notamment la venue de Maxim Noreau. «J'ai l'impression d'avoir réalisé un grand pas en avant. Je me sens notamment plus à l'aise dans la conduite du puck. Je sais aussi ne pas forcer mon jeu. J'ai la chance d'évoluer dans une équipe très bien structurée, qui joue un hockey attractif et qui sait aussi travailler sans le puck.»
«J'ai cru à un gag»
A lui maintenant de justifier la confiance que Patrick Fischer a placée en lui. Le sélectionneur l'a appelé après les forfaits d'Andrea Glauser et de Nico Gross. «J'étais avec mon amie à Zermatt lorsque j'ai appris la nouvelle de ma convocation, sourit David Aebischer. J'ai d'abord cru à un gag à la lecture du SMS de mon directeur sportif Janick Steinmann. Mais Patrick Fischer m'a appelé un quart d'heure plus tard. Jouer pour l'équipe nationale a toujours été un objectif. Je suis très fier d'avoir été appelé. J'ai le sentiment que l'équipe de Suisse évolue dans un même registre que Rapperswil. Mon adaptation devrait en être facilitée.»
Celui qui affirme que la NHL n'est pas un but mais qu'un rêve fait une promesse. «Je crois être capable de progresser dans tous les domaines», lâche-t-il. A 22 ans, on a encore l'âge pour n'avoir que le ciel comme limite.