Raphael Diaz Raphael Diaz : «A Fribourg, les gens souffrent avec leur équipe»

ck, ats

24.3.2022 - 08:44

Sacré champion de Suisse avec Zoug l'an dernier, Raphael Diaz espère connaître le même bonheur sous le maillot de Fribourg-Gottéron. «Tout le monde à Fribourg veut absolument remporter un titre», a pu constater le défenseur de 36 ans, dont le contrat porte jusqu'en 2025.

Les choses sérieuses commencent vendredi pour Raphael Diaz (à droite) et Gottéron.
Les choses sérieuses commencent vendredi pour Raphael Diaz (à droite) et Gottéron.
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Keystone-SDA, ck, ats

Raphael Diaz, vous avez rejoint Fribourg cette saison. Vos attentes ont-elles été comblées ?

«J'ai dû m'habituer un peu à un nouvel environnement et à un nouveau système. J'ai été très heureux de constater que mes nouveaux coéquipiers m'ont extrêmement bien accueilli. Quand tout est nouveau, tu as besoin d'un peu d'aide de temps en temps. Je suis plutôt du genre à aimer savoir exactement où se trouve ceci ou cela pour me sentir à l'aise. Ensuite, nous avons bien commencé la saison, nous avons été assez constants dans l'ensemble. C'est toujours agréable d'évoluer dans une équipe qui se bat pour les premières places.»

Ce qui n'était pas acquis. Pour dire crûment les choses, vous êtes passé du champion de Suisse au club qui ne sera jamais champion. Avez-vous ressenti une différence de mentalité entre les deux clubs ?

«Non. On sent juste une attente extrême de tous les côtés, que ce soit dans le vestiaire, parmi les spectateurs ou dans l'entourage. Tout le monde à Fribourg veut absolument remporter un titre.»

Jusqu'à la fin, ce fut un duel au coude à coude avec Zoug pour la 1re place de la phase qualificative. Etait-ce particulier à vivre pour vous ?

«Ce qui est spécial, c'est que je connais extrêmement bien Zoug. Je connais beaucoup de joueurs, l'encadrement, et ma famille et mes amis sont là-bas. Les premiers matches contre Zoug, en particulier, ont été très spéciaux.»

Estimez-vous être l'un des artisans de l'excellente phase qualificative de Gottéron ?

«Non, toute l'équipe s'est illustrée. Julien Sprunger fait par exemple un travail incroyable en tant que capitaine. Il rassemble les gars et veille à la bonne ambiance au sein de l'équipe. C'est comme ça depuis longtemps, je l'ai senti dès mon arrivée. J'essaie simplement d'apporter ma contribution, de rendre l'équipe meilleure et de la soutenir.»

Vous êtes immédiatement devenu vice-capitaine. Est-ce quelque chose d'évident quand on s'appelle Raphael Diaz ?

«Cela n'a rien à voir avec mon nom, c'est une question d'expérience en général. Je pense que c'était aussi le cas pour Philippe Furrer quand il est arrivé ici. J'essaie bien sûr d'échanger avec Sprunger ou David (Desharnais) par exemple. C'est passionnant quand on peut ainsi faire progresser l'équipe.»

Apparemment, il y a plus de demandes des médias à Fribourg qu'à Zoug. L'intérêt pour le hockey est-il plus grand à Fribourg qu'à Zoug ?

(rires) «Peut-être qu'à Zoug j'étais simplement un joueur parmi d'autres, peut-être qu'ils commençaient à trouver mes réponses ennuyeuses. Ce qui est sûr, c'est qu'ici, j'ai pu et je peux beaucoup m'exprimer.»

En Amérique du Nord, vous aviez toujours joué dans des villes fans de hockey comme Montréal, Calgary, Vancouver ou New York. Peut-on comparer la culture du hockey là-bas avec la nôtre ?

«Je dois être honnête, ici à Fribourg, les fans mettent une ambiance incroyable dans la patinoire. C'est très différent en Amérique du Nord, où les gens vont au stade, regardent le match et repartent chez eux. Surtout ici à Fribourg, on sent que les gens sont impliqués émotionnellement, veulent absolument gagner et souffrent avec leur équipe.»

Comment avez-vous vécu cela autrefois en tant qu'adversaire de Fribourg ?

«C'était pénible! (rires) Très pénible même. Dans l'ancienne patinoire, les places assises étaient proches de la glace. C'était bruyant et tu avais vraiment l'impression que les spectateurs étaient eux aussi sur la glace, juste derrière toi. Maintenant, c'est encore plus beau. Quand nous gagnons, tout le monde attend, jusqu'au dernier rang, que nous ayons salué les fans.»

Après une victoire convaincante à domicile contre Zoug, Fribourg a perdu les six derniers matches de la saison régulière. Avez-vous une explication à cela ?

«Pour moi, ce sont les détails qui comptent. Il y a des matches que tu peux perdre, quand tu as tout donné, que tu as tout tenté jusqu'à la fin et que tu as bloqué les tirs adverses. Parfois, ça ne suffit pas. Mais c'est inacceptable de ne pas jouer notre jeu. Ainsi, toutes les défaites ne se ressemblent pas. Je pense que lors des trois derniers matches, nous avons en tout cas à nouveau tout tenté.»

Zoug a pour sa part perdu ses cinq derniers matches. Cela change-t-il la donne concernant le rôle de favori ?

«Non, je pense que tout repart de toute façon de zéro. Cela n'intéresse plus personne que tu aies tout gagné ou que tu aies perdu quelques fois. Cela n'a plus du tout d'importance si tu as été premier, deuxième ou troisième. Nous devons en être conscients et nous concentrer sur ce que nous avons fait de bien. Bien jouer défensivement, aider Reto (Berra, le gardien) et tout faire à 100%.»

Vous avez 36 ans. Avez-vous déjà pensé à la retraite ?

«Non, jamais. Tant que j'aurai le niveau nécessaire et que je pourrai aider mon pays et mon équipe, je continuerai.»