Kevin Fiala surfe sur la vague du succès en NHL. Au cours des huit derniers matches, le Saint-Gallois de 23 ans a inscrit 7 buts et réalisé autant d'assists. Elu «star de la semaine» début mars, l'international helvétique ne rêve que d'une qualification pour les play-off à 13 matches de la fin de la saison régulière. Il s'est confié à l'agence Keystone-ATS.
Kevin Fiala, pourquoi cela marche-t-il si bien actuellement ?
"Aucune idée. Cela concerne toute l'équipe. Nous avons connu un démarrage difficile dans la saison et moi aussi sur un plan personnel. Mi-octobre, je me suis blessé en bloquant un tir (réd: il a manqué quatre matches). Cela m'a donné la possibilité de me reposer la tête, d'observer les matches de l'extérieur et d'apprendre. Lorsque je suis revenu, tout allait beaucoup mieux dès la première rencontre. J'ai pris les matches les uns après les autres, me concentrant à 100% sur le match en cours. Depuis janvier, tout va bien dans l'équipe. Il faut simplement poursuivre dans cette dynamique."
Entrez-vous sur la glace avec un autre sentiment?
"C'est différent, c'est sûr. Chaque fois que je vais sur la glace, je suis confiant de pouvoir créer quelque chose en offensive. En même temps, nous sommes devenus plus stables dans notre jeu défensif. Je ne me suis jamais senti aussi bien dans ma carrière."
Vous aviez déjà connu une bonne saison en 2017-2018 avec les Nashville Predators avec 23 buts et 25 assists. Ensuite, il s'en est suivi une plus faible. Qu'est-ce qui vous a donné le sentiment que cela ne se reproduirait pas?
"Parce que j'ai appris des joueurs plus âgés et des stars qu'il y a trop de matches pour se laisser influencer négativement et ruminer des pensées noires. C'est le meilleur sport du monde. Tu dois chaque jour faire exactement la même chose, que cela marche ou pas. Si pendant un pique de forme, tu ne t'attaches pas aux petits détails, tu peux vite plonger. La Ligue est trop bonne. Mon objectif cette année était de ne pas devenir faible mentalement"
Qu'a signifié pour vous la distinction de «star de la semaine»?
"Pour moi, cela a eu une grande signification. C'est quand même la meilleure ligue du monde. Ca m'a encore donné un élan supplémentaire. Mais d'un autre côté, c'était une semaine. Ce n'est pas beaucoup sur une saison. J'étais fier mais le Championnat continue."
Vous avez toujours été un joueur à fort potentiel offensif. Comment composez-vous avec le travail défensif?
"Je veux être un joueur complet, qu'on peut également aligner dans les dernières minutes pour tenir un résultat. Je m'occupe beaucoup de mon jeu défensif. C'est clair que je dois encore devenir meilleur dans ce domaine. Mais je pense que j'ai aussi fait un bon job en défense cette saison."
Votre venue à Minnesota avait été voulue par Paul Fenton. Fin juillet, il a été limogé de son poste de manager général du Wild. Comment avez-vous vécu cet épisode?
"Ce fut un choc pour moi. Il avait toujours cru en moi. C'est quelqu'un qui m'a le plus soutenu dans ma carrière. Ce fut vraiment une journée très dure quand il est parti."
Votre engagement en cours de la saison dernière avait été accueilli avec un certain scepticisme. Après le limogeage de Fenton, vous avez dû prouver qu'il avait eu raison de vous faire venir?
"C'est sûr. Je me suis entraîné très dur en été. J'avais la motivation de montrer à tous et à moi-même que la saison où j'avais compté 48 points n'était pas un hasard et que j'avais eu simplement eu par la suite une mauvaise saison."
Vous n'avez pas toujours été le joueur le plus simple à diriger, on pourrait vous qualifier de gaffeur. Cela vous a-t-il aidé dans votre développement?
"Cela ne m'a certainement pas aidé. J'avais les bonnes personnes autour de moi, qui m'ont aidé. Je suis devenu une personne meilleure. C'est aussi un pas et une clé pour être meilleur. Je ne connais pas un grand joueur en NHL qui soit un mauvais homme."
Pour terminer, quelle place occupe le coronavirus dans la vie aux Etats-Unis? Avez-vous peur pour le Championnat du monde en Suisse?
"Je suis focalisé sur notre qualification pour les play-off. C'est une situation triste pour les supporters en Suisse ou en football pour les Italiens. Bien sûr que j'ai peur que le Mondial ne puisse pas avoir lieu. En Amérique, ce n'est pas aussi grave. Mais le thème prend toujours plus d'importance. La saison devrait se terminer normalement sauf si le président Trump trouvait quelque chose à redire."