Relancée en 2014, la Coupe de Suisse va vivre sa dernière édition avec des clubs professionnels cette saison. Le départ du sponsor principal et la densité du calendrier expliquent cet arrêt.
L'histoire aura duré sept ans. La Coupe de Suisse façon XXIe siècle aura donc tenu moins longtemps que celle du siècle passé (11 éditions entre 1956 et 1972). La raison majeure tient au retrait du sponsor principal de la compétition dont le contrat court jusqu'en 2021. Sans cette manne financière, les clubs de National League et de Swiss League sont bien moins enclins à jouer le jeu.
Car même si la Coupe a récemment couronné des clubs de deuxième division (Rapperswil en 2018 et Ajoie en 2020), les recettes n'étaient pas forcément au rendez-vous. L'objectif final étant plus de ne pas perdre d'argent que d'en gagner.
Contrairement au football où la Coupe a une grande valeur historique, le hockey sur glace ne peut pas s'appuyer sur cette tradition. La récente victoire d'Ajoie (7-3 contre Davos) a marqué les esprits en Romandie et prouvé que les «petits» pouvaient battre les «grands», mais cela ne suffit pas. «C'était une belle vitrine pour les clubs de ligues inférieures, note le coach d'Ajoie, Gary Sheehan. L'idée de la relancer était bonne, on va la regretter.»
A l'étage supérieur, on se veut pragmatique. «C'était vraiment sympa pour les clubs 'du bas', avance le directeur général de Fribourg-Gottéron Raphaël Berger. Pour les organisations de l'élite, cela donne des dates disponibles en plus. Et il ne faut pas oublier qu'il y aura peut-être 13 clubs en National League lors de la saison 2021/22. Cela permet en tous les cas d'avoir des options.»
Dans un communiqué, le patron de Swiss Ice Hockey, Patrick Bloch, met lui aussi le doigt sur la complexité d'un calendrier déjà passablement fourni: «Etablir un calendrier qui tient compte de toutes les échéances et ne désavantage aucune équipe représente aujourd'hui un immense défi, surtout en 2022 avec les JO de Pékin. Nous souhaitons renforcer les compétitions existantes et non pas affaiblir le championnat ni l'équipe nationale en raison d'une planification trop importante.»