Marc-Antoine Pouliot Marc-Antoine Pouliot : "Je pourrais m'asseoir sur une chaise"

jfd, ats

12.8.2021 - 12:39

Keystone-SDA, jfd, ats

Marc-Antoine Pouliot va se lancer dans une dixième campagne en Suisse. Après Bienne et Fribourg, le Québécois de 36 ans – bientôt suisse – va découvrir Genève où il a signé pour deux ans.

Marc-Antoine Pouliot a décidé de rejoindre Genève-Servette.
Marc-Antoine Pouliot a décidé de rejoindre Genève-Servette.
KEYSTONE

«C'est un ajustement, tout est nouveau.» Après plus de 430 matches en Suisse, cette phrase a de quoi surprendre. Parce qu'avec son expérience, on imagine bien que le natif de Québec ne va pas se sentir totalement dépaysé dans la cité de Calvin. «Non, bien sûr, glisse-t-il avec le sourire, pendant que ses coéquipiers luttent sur la glace du Sentier. Mais à Bienne, j'étais à la maison et je faisais tout les yeux fermés. Là c'est un autre défi, mais j'aime ça. Nouvelle ville, nouveaux coéquipiers, je dois m'informer. Alors je pose des questions aux autres joueurs.»

Père de deux jeunes enfants, établi avec sa famille dans sa maison de Büren, Pouliot a choisi de se lancer un nouveau défi. Fort de ses 344 points en 430 parties de National League, «MAP» est une valeur sûre du championnat. S'il n'est pas blessé, le centre québécois efface sans ciller les 12 buts par saison. Aux Vernets, on espère bien entendu qu'il conserve cette touche devant le but adverse. Et qu'il endosse le costume de grand frère qu'Eric Fehr a magnifiquement porté lors des deux derniers exercices? «Je vais remplir un peu ce rôle-là je pense. J'ai toujours été un aventurier et là c'est le chapitre «grand frère». Et je me réjouis de l'écrire parce que je me sens encore très bien.»

Toujours envie

Centre droitier et choix de première ronde NHL comme son compatriote, Pouliot devra se montrer plus tranchant aux engagements s'il souhaite faire oublier l'ancien des Penguins et des Capitals. Alors qu'Eric Fehr a décidé de ranger crosse et patins, Pouliot a encore faim: «Peu de monde a la chance d'avoir cette pression sur les épaules, mais je crois qu'on veut toujours prouver quelque chose. J'ai 36 ans, je pourrais tout à fait m'asseoir sur une chaise. Seulement certains me donnent de l'inspiration comme Daniel Winnik, par exemple.»

Au bout du Léman, Pouliot va retrouver un autre compatriote en la personne de Pat Emond. L'occasion d'avoir à nouveau un entraîneur de la Belle Province plus de quinze ans après. Mais cette perspective n'émeut pas plus que ça le Canadien: «C'est le fun, mais j'ai pris l'habitude d'être coaché par des non-Québécois.»

Bientôt suisse?

Depuis quelques années et l'information comme quoi il avait entamé le processus de naturalisation, la question «Pouliot bientôt suisse?» revient sempiternellement. S'il touchait un franc à chaque fois qu'on lui pose cette question, le Québécois pourrait sans doute racheter une partie de Genève. «Je crois qu'il ne se passe pas une semaine sans que j'y aie droit, soupire «MAP». Tout le monde pose la question, mais personne n'a la réponse. C'est frustrant à la fin, surtout pour ma famille.»

Le passeport à croix blanche finira bien par arriver. Genève-Servette espère simplement que cela se fera avant mai 2023 et la fin du bail du nouveau numéro 78 grenat.