Le championnat de National League reprend mercredi avec un derby entre Fribourg et Lausanne. Deux clubs qui rêvent d'imiter Genève-Servette, le champion qui va devoir défendre sa couronne.
Au printemps, Genève a mis fin à une disette de quarante ans sans titre romand. Et autant dire que les Alémaniques n'entendent pas que cela se reproduise.
Mais au bout du Léman, on n'a pas souhaité bouleverser le contingent. Il a cependant fallu remplacer deux pièces maîtresses du titre: Henrik Tömmernes et Linus Omark. Le directeur sportif Marc Gautschi a mis la main sur Theodor Lennström et sur Sakari Manninen, qui a déjà joué avec Teemu Hartikainen à Oufa en KHL. Deux belles additions qui font penser que les Grenat ont absolument tout pour jouer les premiers rôles. Après quatre rencontres de Champions League, les Genevois comptent trois victoires dont un sec 9-1 contre Rouen le week-end dernier.
Les principaux points d'interrogation concernent l'âge de certains cadres comme Valterri Filppula (39 ans), Daniel Winnik et Marc-Antoine Pouliot (38 ans) ou encore les deux défenseurs Arnaud Jacquemet et Marco Maurer (35 ans). La moyenne de l'équipe atteint presque les 30 ans (29,56).
Bienne : le lourd héritage de Törmänen
Défait par Genève au septième acte de la finale, Bienne a dû effectuer un changement forcé au poste d'entraîneur. A nouveau touché par le cancer, Antti Törmänen a préféré se retirer et Martin Steinegger a poursuivi la filière finlandaise en engageant Petri Matikainen. Au bénéfice d'une grande expérience, Matikainen n'a pourtant pas la tâche facile cet été, car les Seelandais doivent faire face à plusieurs blessures (Heponiemi, Lööv, Künzle ou encore Cunti).
Autre cause de stress potentiel à Bienne, le fait que 18 joueurs soient en fin de contrat en 2024. Pas forcément évident de travailler dans la sérénité lorsque des cadres tels que les gardiens Säteri et van Potelberghe, mais aussi Yannick Rathgeb, Damien Brunner, Fabio Hofer ou Toni Rajala ne savent pas où ils patineront dans un an.
Zurich et Zoug prêts au combat
Les plus sûrs contradicteurs des Genevois sont certainement à aller chercher une fois encore du côté des villes commençant par Z, à savoir Zurich et Zoug. Finaliste malheureux battu par Zoug l'an dernier, Zurich aurait dû se racheter la saison passée en arrivant dans sa nouvelle patinoire, mais le plan ne s'est pas déroulé sans accrocs. Rikard Grönborg a cédé sa place à Marc Crawford et les Zurichois ont réussi le transfert de l'intersaison en faisant revenir Denis Malgin après une année en NHL avec Toronto et Colorado.
Le Soleurois s'est engagé à long terme avec son club formateur et le centre aux racines russes a bien envie d'enlever le mauvais goût de sa bouche après la défaite contre Zoug alors que le Z menait 3-0 en finale. Pour accompagner Malgin, Sven Leuenberger a signé Rudolfs Balcers, Derek Grant et Jesper Fröden. Et même si Sven Andrighetto va manquer les premières semaines de compétition, les Lions affichent un contingent très solide.
A Zoug, on a aussi effectué quelques changements nécessaires, surtout au sein de la brigade des importés. Le défenseur Lukas Bengtsson et les attaquants Marc Michaelis et Andreas Wingerli ont tout pour réussir avec Dan Tangnes. Auteur d'une saison en deçà de ses standards, Leonardo Genoni voudra rebondir.
Un ventre mou très large
Derrière Genève, Zurich et Zoug, difficile de faire des pronostics. Fribourg, Lausanne, Bienne, Davos, Lugano, Rapperswil et Berne se tiennent de près. A Fribourg comme à Lausanne, on doit faire mieux que la saison passée. Gottéron avait connu l'élimination en pré-play-off face à Lugano, alors que le LHC avait cravaché pour s'inviter en pré-play-off, mais avait échoué lors de la dernière journée.
Le retour de Chris DiDomenico à Fribourg devrait assurer le spectacle et l'arrivée de Lucas Wallmark a tout pour aider Marcus Sörensen à délivrer son plein potentiel. Au sein de la formation entraînée par Christian Dubé, c'est plutôt autour du gardien que l'on se pose des questions. Pas sur la qualité de Reto Berra, mais plutôt sur sa capacité à absorber une grosse quantité de travail, étant donné que le deuxième portier, Bryan Rüegger, est un novice à ce niveau.
A Lausanne, on a décidé de miser sur Connor Hughes, l'ancien Fribourgeois, pour épauler Ivars Punnenovs. Le directeur John Fust a surtout essayé d'améliorer les situations spéciales en engageant notamment le Finlandais Antti Suomela, auteur de 39 buts (72 points) en 54 matches dans le championnat suédois avec Oskarshamm. Les défenseurs suédois Christian Djoos et Lawrence Pilut vont également faire beaucoup de bien en avantage numérique.
Ajoie mise sur Wohlwend
Vaudois et Fribourgeois se battront certainement avec Berne, qui espère renouer avec son glorieux passé sous la houlette de son nouveau coach Jussi Tapola, et Davos, qui a placé sa confiance en Josh Holden pour sa première expérience en tant qu'entraîneur en chef après quatre années passées à Zoug comme assistant.
Et si Kloten a également changé de coach avec l'arrivée de Gerry Fleming, c'est du côté de Porrentruy que l'on se réjouit de voir l'impact de Christian Wohlwend. Successeur d'Arno del Curto à Davos, l'ancien assistant de Patrick Fischer en équipe de Suisse a accepté une mission difficile. Car les Jurassiens ont tenté de faire au mieux avec des moyens limités. Mais l'arrivée d'un Daniel Audette en attaque et une bonne structure défensive pourraient offrir quelques satisfactions aux Ajoulots, même si la 12e place ne sera pas simple à atteindre.