National League Genève veut liquider le Dragon pour de bon

ATS

20.4.2021

Après avoir remporté le 1er acte et donné l'impression d'être mieux préparé que Genève, Fribourg se retrouve dos au mur et mené 3-1 dans sa série de quarts de finale de National League. Les Grenat ont su mieux s'adapter.

Genève-Servette n'est plus qu'à un succès des demi-finales.
Genève-Servette n'est plus qu'à un succès des demi-finales.
Keystone

S'il y a bien une chose dont il faut se garder en play-off, c'est de se lancer trop vite dans de grandes théories. Parce que l'attrait des séries éliminatoires et de l'enchaînement des rencontres tous les deux jours, c'est bien que la vérité d'un jour peut changer le lendemain. Parce que les coaches s'adaptent, parce que les défenses s'alignent et parce que les forces principales peuvent s'annuler.

Lorsque Genève-Servette a remporté l'acte II (3-1), personne dans le camp grenat n'a fanfaronné. Parce que les joueurs de Pat Emond ont senti que cette partie aurait pu tourner dans l'autre sens, lors du tiers médian notamment. Aujourd'hui, les Aigles ont infligé deux nouvelles défaites aux Fribourgeois et les voilà à un succès des demi-finales. Selon le poncif éculé qui remplace le match après match de la saison régulière, la quatrième victoire est la plus dure à aller chercher. Logique et vrai.

Lorsqu'il était entraîneur de Berne en 2015, que son équipe affrontait le LHC en quarts de finale et qu'elle menait 3-2, Guy Boucher avait utilisé une image très parlante pour annoncer le sixième acte à Malley: "Mettez un animal sauvage le dos contre un mur, il va être excité. Mettez-le dans un angle où il sent qu'il ne peut pas s'échapper et là il devient enragé. C'est comme ça que l'adversaire va jouer ce match à venir." Lausanne l'avait emporté 2-1 et du coup validé les propos du Québécois.

Dans le genre animal sauvage, le dragon se pose là. Christian Dubé doit maintenant trouver le bon levier à activer pour redonner de l'allant à ses joueurs. Le coach et directeur sportif québécois sait que ses hommes, à commencer par Chris DiDomenico, doivent être plus disciplinés. Il sait aussi que le power-play, si bon en saison régulière, ne produit plus. Un but en 16 tentatives. Et un but marqué à la 58e d'un match que Fribourg perdait 8-2. "On doit mieux exécuter, a expliqué le coach des Dragons. Il faut que les passes arrivent sur la palette et pas dans les patins."

Dans le camp genevois, Pat Emond et son staff ont corrigé certaines erreurs. Et les retours du capitaine Noah Rod puis de Tanner Richard ont permis aux Grenat de proposer des lignes solides. Il y a aussi des étrangers plus dominants qui ont arrêté de prendre des punitions stupides, à l'image d'Eric Fehr. En amenant le débat sur le jeu physique en jaugeant bien l'agressivité, Genève a pris le meilleur sur des Fribourgeois laissés en périphérie.

"On travaille bien sur notre box-play, évoque le coach servettien. C'est Louis Matte qui est en charge de cette partie-là et de donner la stratégie. On joue bien, on réussit à contrer les jeux de l'adversaire et on bloque passablement de tirs."

Lorsqu'on lui demande la formule magique pour repartir de Fribourg avec ce quatrième point, Pat Emond ne révolutionne pas la roue: "Il faut rentrer dans cette partie comme lors du troisième match là-bas. Donc avec beaucoup d'intensité tout en étant disciplinés et en donnant beaucoup de travail à Berra avec des tirs sur sa cage. Oui, notre jeu en infériorité numérique fonctionne bien, mais à un moment il faut rester sur la glace, surtout que notre jeu à 5 contre 5 est performant."