Leonardo Genoni a été décisif dans la conquête du deuxième titre de champion de Zoug ce printemps. Le gardien de 34 ans jette volontiers un regard en arrière.
97,78, c'est le pourcentage d'arrêts de Leonardo Genoni lors de la finale des play-off contre Genève-Servette. Une finale que les Zougois ont remportée 3-0. Dès que ça a compté, le meilleur gardien du pays a su élever son niveau de jeu et épater tout le monde par sa fiabilité. D'un point de vue personnel, le Zurichois a célébré son sixième titre de champion, après les trois récoltés avec Davos et les deux avec Berne.
C'est d'ailleurs en raison de cette capacité à fournir des performances de haut niveau dans les moments importants que Zoug avait délié les cordons de sa bourse pour Genoni, en lui offrant un contrat de cinq ans à partir de 2019. Car le club avait bien compris qu'un deuxième titre de champion passait impérativement par un excellent gardien. Réussite totale puisque Genoni a ramené le titre à sa première tentative, les play-off 2020 ayant été annulés en raison de la pandémie.
«J'étais tellement content pour tous mes coéquipiers, pour tout le staff, pour le club, car j'ai ressenti un énorme soulagement, a déclaré Genoni dans une interview accordée à l'agence Keystone-ATS. C'était un moment tellement beau après une saison très spéciale qui n'a pas été facile pour tout le monde.» Hors de question pourtant de parler du plus beau titre de champion de sa carrière: «Derrière chaque titre se cache une histoire qui lui est propre. C'est pourquoi on ne peut les comparer.»
L'éloge des leaders
Genoni a incontestablement joué un rôle prépondérant dans la fin de la traversée du désert zougoise, mais le Zurichois se refuse à s'en attribuer tout le mérite. «Nous avons tellement bien joué défensivement en finale que c'était facile pour moi», analyse-t-il en faisant l'éloge des leaders du vestiaire.
«Un autre aspect essentiel de notre équipe, c'est que les responsabilités ont été réparties sur plusieurs épaules, image-t-il. Nous savions que chaque individualité pouvait faire la différence. Et nous avions confiance dans notre système.» Quand on lui demande ce qui revêt le plus d'importance afin d'être au top à l'instant T, le Zurichois n'hésite pas: «Etre heureux!» Et lorsqu'on lui répond que cela ne suffit généralement pas, Genoni enchaîne: «En fait, cela va de pair. Si tu es bon, tu vas automatiquement t'amuser.»
Dès que l'on évoque Genoni, on pense immédiatement à sa force mentale. D'où vient-elle justement? La travaille-t-il spécifiquement? «Non. Je ne fais pas d'exercices dans ce domaine, je n'ai jamais eu besoin d'aide. Ceci dit, je trouve que l'entraînement mental est une très bonne chose. Après, chacun doit sentir ce dont il a besoin, ce qui l'aide vraiment. Par chance, peut-être que je ne gamberge pas assez pour que quelque chose se casse. Je prends les choses au jour le jour et entre la saison régulière et les play-off, je ne vois aucune différence. En revanche ils seront perçus différemment.»
Et le vice-champion du monde 2018 de poursuivre: «Je suis le plus critique envers moi-même, mais je suis aussi celui qui croit probablement le plus en moi. Et cette confiance en moi, je veux la transmettre à chacun de mes coéquipiers pour qu'ils sachent qu'il y a quelqu'un derrière qui fermera la porte quand il le faudra. Cela a plutôt pas mal fonctionné jusqu'à présent.»
Son super pouvoir: l'anticipation
Parmi ses nombreuses qualités, il y en a une qui le place au-dessus des autres, c'est son sens de l'anticipation. «Je l'ai toujours eu, avoue-t-il. Voilà d'ailleurs une compétence bien difficile à apprendre. Il est très, très difficile d'être capable d'analyser les situations de jeu. Et on ne parle pas de spéculation, mais bien de se mettre à la place du joueur en définissant quelle sera sa décision. Cette capacité est ma plus grande force...et ma plus grande faiblesse.» Car si un imprévu survient ou que l'analyse de la probabilité la plus élevée diffère de ce qui se passe sur la glace, il devient très dur de se saisir du puck.
«Mais il y a aussi un système défensif derrière, de sorte que dans certaines situations, je sais exactement à quoi m'attendre, conclut-il. C'est généralement pour ça que c'est un peu plus difficile pour un gardien en début de saison, car tous les rouages ne sont pas encore huilés de manière optimale.»
On peut cependant être sûr d'une chose: Genoni sera bien au rendez-vous de la nouvelle saison qui commence mardi.